tag:blogger.com,1999:blog-60774208396157683882024-02-20T21:31:16.244+01:00Helvetia Atao!Un Breton né à Paris, ayant son foyer en Suisse mais expatrié temporairement au Maroc, qui se mêle de ce qui vous regarde.
Sans logique aucune, en toute subjectivité.Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.comBlogger172125tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-29332597609583509942017-08-23T01:46:00.002+02:002017-08-23T01:46:43.482+02:00Helvetia Atao! a bougé...<span style="font-size: x-large;">... <b><span style="color: #990000;">D</span></b>ésormais, retrouvez mon babil (et toutes les archives du présent site) sur <a href="https://helvetiaatao.com/" target="_blank">https://helvetiaatao.com</a> </span><br />
<span style="font-size: x-large;"><br /></span>
<span style="font-size: x-large;">A wech all,</span><br />
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<span style="font-size: x-large;">Riwal</span>Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-35275649590585026212017-01-28T15:07:00.003+01:002017-01-28T15:17:07.008+01:00Dix ans, cause toujoursIl y a dix ans, presque jour pour jour, votre serviteur se lançait dans l'aventure d'un BLOG, autrement dit dans l'érection d'un mur virtuel sur lequel je pourrais coller mes affiches. Des affiches conçues sans autre limites que l'attention portée au "fact checking" et un silence absolu sur ma vie personnelle et professionnelle.<br />
Évidemment il serait tentant de regarder dans ce rétroviseur, d'aligner les évènements et polémiques qui, depuis le 27 Janvier 2007, ont pu inspirer "Helvetia Atao" avec plus ou moins de bonheur et doctement d'en identifier un "best of". Mais ça serait fastidieux et un poil prétentieux. Souvenons-nous simplement qu'à l'époque le règne d'un président américain particulièrement nocif touchait à sa <i>fin</i>, qu'en France Nicolas Sarkozy avait un <i>avenir. </i>Qu'Abou Bakr Al Baghdadi était un parfait inconnu mais que la star mondiale Oussama Ben Laden allait bien, merci. Que Cabu, Charb, Wolinski, Honoré, Bernard Maris et toute l'équipe de "Charlie" étaient vivants, de même que Valéry Giscard d'Estaing. Que Recep Tayip Erdogan et Vladimir Poutine affichaient un tropisme autocratique et belliciste.<br />
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<a href="https://encrypted-tbn1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcT05pY0x8iD8y2zwv3SY5tdbUbUlbFU_GiBroETgepSZmSYTlJmipEA1NRD" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://encrypted-tbn1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcT05pY0x8iD8y2zwv3SY5tdbUbUlbFU_GiBroETgepSZmSYTlJmipEA1NRD" width="320" /></a></div>
Bon, mais à part ça? Il y a tout de même quelque chose de fondamentalement nouveau dans le paysage: à la dérégulation économique et financière a succédé un formidable éclatement de la scène politique (supra-nationale ou nationale), ou plus exactement du <i>sens</i> donné à l'action politique dans ce qu'il est convenu d'appeler le monde des "démocraties occidentales".<br />
La crise de 2008 est venue mettre cul-par-dessus tête un certain nombre de croyances dont, singulièrement, le dogme d'une dérégulation bienfaitrice: les états, donc la richesse publique, ont sauvé l'économie mondiale qu'une finance dérégulée allait précipiter dans le gouffre. Le problème c'est que ces événements n'ont pas été <i>pensés </i>par les élites politiques en place. On est, en quelque sorte, revenu à la normale et les politiques ont, chacun à leur manière de part et d'autre de l'Atlantique, repris leurs postures et discours habituels.<br />
Seulement voilà: si les états ont réparé les dégâts de la crise dans l'économie virtuelle, ils se sont bien gardés d'en atténuer significativement les effets dans l'économie réelle - religion du "laisser-faire" aux Etats-Unis, "position du gestionnaire" (minimisation du déficit et de la dette publics) en Europe. Le tout dans un silence assourdissant quant aux finalites de la politique en tant que telle, autre que la perpétuation de ce qui a pu apparaître comme un "système" - un "système" dont des pans entiers des corps électoraux se sont, ici et là, justement sentis exclus.<br />
S'en est ensuivie la montée d'animaux politiques alternatifs bien vite qualifiés de "populistes", surfant sur les pulsions nationalistes les plus éculées, la xénophobie et, tournant le dos à la complexité du monde au nom d'un "anti-technocratisme", proposant des solutions simples. D'autant qu'entretemps une violence brutale, inspirée par une idéologie islamiste moyen-ageuse, a surgi au coin de la rue, menacant toutes et tous, partout, n'importe quand. Une violence, une idéologie face à laquelle les états ne sont pas infaillibles - quand ils n'en sont pas indirectement à l'origine par leur politique étrangère: l'invasion de l'Irak, la complaisance vis-à-vis du "soft power" des monarchies du Golfe. À cause de ce climat, mais surtout à cause de son incapacité à <i>penser</i> le rôle de la puissance publique (nationale ou supra-nationale) autrement que comme une facilitatrice de l'économie, face aux "yakafokon", la classe politique "normale" semble tétanisée, comme un lapin pris dans les phares d'une voiture. Aux Etats-Unis, la messe est dite malheureusement, au moins pour quelques temps, et on aimerait croire que l'Europe saurait montrer le chemin d'une politique réinventée.<br />
Mais si on s'en tient à la campagne présidentielle actuelle en France, pas de quoi se réjouir: la question de la construction européenne, justement, est soigneusement évitée ou abordée superficiellement par les partis dits "de gouvernement" tandis qu'à l'extrême-droite ou à l'extrême-gauche on en fait un épouvantail: les premiers car ils ne savent en parler qu'en termes abstraits, l'extrême-droite car la "nation" et son idéologie lui semblent indépassables, l'extrême-gauche car le tropisme neo-liberal de la construction européenne actuelle lui apparaît comme une fatalité. En France comme chez ses voisins, le repli nationaliste n'est pas un fait objectif avec lequel il faudrait composer, c'est la prophétie auto-réalisatrice d'un personnel politique intellectuellement paresseux ou idéologiquement biaisé. Or la réinvention de la construction européenne est précisément ce a quoi la classe politique devrait essentiellement s'atteler, ce dont elle devrait surtout débattre, en France comme ailleurs. Car tout le reste, ou presque, en découle.<br />
<br />
Vous l'aurez compris: en dix ans, ce blog n'aura pas gagné en optimisme. Mais c'est de ma faute, à moi, si la connerie humaine est toujours aussi bruyante?<br />
<br />
A bientôtRiwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-74393991133575849422016-08-28T19:27:00.004+02:002016-08-28T20:11:18.617+02:00En attendant les Barbares<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #660000; font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: x-large;"><b>L</b></span>es femmes qui souhaitent se baigner vêtues d'un burkini ne devraient pas se voir interdire les plages, c'est le Conseil d'Etat qui l'a dit, arguant qu'on ne saurait restreindre les libertés individuelles lorsqu'il n'y pas d'atteinte à l'ordre public. Dans un Etat de droit qui s'assume en tant que tel, l'affaire devrait être entendue.</div>
<div style="text-align: justify;">
Oui mais voilà: en France, pays dont les autorités ou les "intellectuels organiques" ne manquent par ailleurs jamais une occasion de donner des leçons de démocratie et de légalisme à la Terre entière, l'air du temps n'est pas à la sérénité du droit et de la constitutionnalité. L'air du temps est à la crispation, au débat hargneux, au ressentiment. De l'avis du Conseil d'Etat, un certain nombre de politiques ont déjà laissé entendre qu'ils se torchaient allègrement, promettant par exemple de légiférer (Nicolas Sarkozy) ou affirmant sans ambages que le droit devait se plier aux impératifs politiques (Laurent Wauquiez), tandis que le Premier Ministre Manuel Valls maugrée ouvertement.</div>
<div style="text-align: justify;">
Pourquoi tant d'histoires pour quelques bouts de tissu perçus comme surnuméraires, portés par quelques femmes, sur quelques plages?</div>
<div style="text-align: justify;">
Il y a, bien sûr, que ces bouts de tissu ne sont pas une tendance vestimentaire parmi d'autres: ils sont l'une des trouvailles des adeptes d'une piété islamique post-moderne qui entend "s'adapter" à la vie contemporaine: en l'occurence, cacher des corps de femmes que l'on ne saurait voir tout en permettant à ces dernières d'aller à la plage "comme les autres". Une "commodité", donc, d'un certain point de vue... Même si un journaliste canadien faisait récemment remarquer que les places réservées aux Noirs dans les bus de l'Alabama ou d'Afrique du Sud pouvaient également être considérées comme une "commodité" accordée à des gens qui, sinon, n'auraient pas été autorisés à utiliser les transports en commun... Le burkini, c'est une évidence, constitue une manifestation parmi d'autres d'un islam rigoriste et pudibond qui heurte de front un monde euro-occidental majoritairement a-religieux, voire athée. Et soulève à juste titre la question de l'égalité hommes-femmes - les "barbus" étant, de leur côté, libres d'exhiber leurs bedaines et leurs pattounes poilues.</div>
<div style="text-align: justify;">
Cela étant dit, nul ne s'est jusqu'alors ému des couches de vêtements dont s'affublent les Juives pieuses - les "craignant-Dieu" ou haredim - sur les plages, a priori sommées par d'autres "barbus" de masquer leurs corps de tentatrices. Ni, bien sûr, des bonnes soeurs réservant le spectacle de leurs épaules, de leurs jambes ou de leurs cheveux au Petit Jésus.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il y a que cette fois, il s'agit de l'Islam. Et que le phénomène du burkini fait irruption sur la scène politico-médiatique en pleine vague d'un terrorisme qui trouve ses racines idéologiques dans la même bigoterie qui entend imposer à toutes et à tous, ici et partout, des règles qui définiraient ce qu'est un(e) bon(ne) musulman(e): le wahabbisme saoudien. De là à assimiler le port du burkini à une adhésion pleine et entière à ce projet politico-religieux et, par transitivité, à ses avatars sanglants, il n'y a qu'un pas que d'aucuns franchissent allègrement, implicitement ou explicitement. Car en France la scène politique est marquée par un double phénomène, tout Buzzatien, d'attente indéfinie du déferlement de l'ennemi, des Barbares. </div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjP7n8woJLE8XGBbtll7HRjGwlqxdfzyBjOyEmW-gMzgJrnjW-oRX9nZlP2fBpPnTRExz_3oHjY6cp0AsJzHAXkRsXAJnOwspNdxJxi8CZuunfqxYDLu1p0AmMht9ifuRer5Lz9TNumZbzI/s1600/Chateau-Nogent-Le-Rotrou-4.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjP7n8woJLE8XGBbtll7HRjGwlqxdfzyBjOyEmW-gMzgJrnjW-oRX9nZlP2fBpPnTRExz_3oHjY6cp0AsJzHAXkRsXAJnOwspNdxJxi8CZuunfqxYDLu1p0AmMht9ifuRer5Lz9TNumZbzI/s320/Chateau-Nogent-Le-Rotrou-4.jpg" width="320" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<ul>
<li>Première muraille: à l'extrême droite - entre autres, au sein du Front National - s'épanouit la théorie du "grand remplacement" développée par Renaud Camus, selon laquelle, si l'on n'y prend garde, à une population "de souche" (en France et en Europe) va se substituer, natalité et immigration aidant, une population issue de l'Afrique maghrébine, sub-saharienne, voire du Moyen-Orient (la nouvelle "misère du monde" venue de Syrie). Non sans rappeler le fantasme du "Camp des Saints" de l'écrivain Jean Raspail (voir <a href="http://helvetia-atao.blogspot.com/2011/03/retour-triomphant-dun-racisme-sans.html" target="_blank">ici même, le "Retour triomphant d'un racisme sans chichis", Mars 2011</a>), l'adhésion à cette théorie induit une vigilance de chaque instant. Et, en particulier, une attention redoublée à l'égard d'une potentielle "cinquième colonne" qui menacerait les arrières des "patriotes" scrutant la méditerranée et les masses arabo-mululmanes au delà. Le port du burkini, "chez nous", dans ce contexte, sera donc perçu comme une agression caractérisée, menée de l'intérieur.</li>
<li>Seconde muraille: la progression spectaculaire du Front National dans les urnes est vécue, par une partie de la classe politique de droite, comme un changement de paradigme, elle leur suggère de re-visiter radicalement les discours servis aux électeurs. Scrutant l'horizon des prochaines élections, ils sont convaincus qu'à défaut d'un tel changement, les hordes du Front National déferleront et s'accapareront les sièges, les prébendes qui a priori leur sont dus, à eux. Dès lors, pour prévenir cette invasion barbare, il convient d'en faire des tonnes sur la sécurité et, bien sûr, sur la défense d'une "identité nationale" qui ne saurait être fondée que sur le judéo-christianisme - plutôt que sur une neutralité religieuse ou un athéisme, par trop gaucho-maçonniques. Interdire le burkini et toute visibilité à un Islam supposément vécu comme allogène par la masse du bon peuple, telle est la priorité pour la droite "décomplexée". Et, accessoirement, pour une "gauche" gouvernementale en mal de popularité.</li>
</ul>
</div>
<div style="text-align: justify;">
Ces deux murailles, aux créneaux garnis de gardiens vociférants, sont imbriquées l'une dans l'autre, la première enfermant la seconde. Leur ombre projetée occulte dans le débat public le bon sens, la décence, le droit.</div>
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Au point qu'on n'en entend presque que les éructations de ces "lanceurs d'alerte" d'un genre nouveau, où le ridicule le dispute au cynisme et à l'hypocrisie. Ainsi des pourfendeurs de l'avortement prendront-ils la posture de la défense du droit des femmes, tandis que des grenouilles de bénitier nous joueront l'air de la laïcité en danger. L'avis des premières concernées, les femmes musulmanes ou de culture musulmane, dans cette histoire, tout le monde s'en fout. Comment pourraient-elles d'ailleurs avoir un avis? Elles sont, chacun le sait, intégralement soumises à une bande de bougnoules fanatiques - terroristes potentiels de surcroît. </div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
Occupons-nous donc l'esprit avec la "menace islamique" et notre "identité", donc, en attendant les Barbares. L'avantage est que pendant ce temps, on évitera de parler des dégâts du néo-libéralisme, qui, accessoirement, ne sont pas pour rien dans les replis identitaires et communautaires de toute nature. Mais c'est une autre histoire. Ou pas.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<br />Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-4688976728413886622016-04-01T21:15:00.001+02:002016-05-10T02:12:11.168+02:00Barbarin, l'embarrasse-cons<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="color: #990000; font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: x-large;"><b>V</b></span><span style="font-family: "helvetica";">oici de nouveau l'Eglise Apostolique et Romaine confrontée au problème des prêtres pédophiles. De nouveau, une sombre affaire de crimes étouffés, passés sous silence des années durant, de nouveau un évêque soupçonné, au mieux, de négligence: monseigneur Barbarin, Primat des Gaules, a laissé circuler dans la nature - et donc libre de s'occuper, entre autres, de catéchisme et de patronage - un prêtre aux actes pédophiles avérés.</span></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; line-height: normal; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
N'eut été le prestige de l'évêque en question, n'eut été non plus son activisme ostentatoire "pour la défense de la famille et de l'enfant" à l'occasion des manifs contre le mariage pour </div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
tous, l'affaire n'aurait malheureusement rien d'extraordinaire. Cela étant, on en fait grand bruit et sont recyclés en boucle dans les médias arguments et considérations lus, entendus, vus et revus en d'autres occasions. Et, bien sûr, de micro-trottoir en interviews d'experts, on souligne le désarroi ou, a minima, l'embarras des fidèles catholiques.</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
Du bruit, donc. Mais il faut relever que, de façon centrale dans ces commentaires médiatiques, se dégage la question d'une forme de "corporatisme" au sein de l'église, à savoir une propension à vouloir régler ses sales affaires en interne, a l'insu de la Justice et, bien sûr, du public et des médias. Fleurissent les mots "omerta", "loi du silence" etc, ad nauseam... Or c'est la centralité de ce reproche de "corporatisme" qu'il convient d'interroger, car en réalité elle présente de nombreux avantages pour l'Eglise catholique et la tranquillité d'esprit de ses soutiens publics.</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
Tout d'abord elle permet de relativiser le phénomène, en mettant les errements de certains prêtres en regard des errements de certains enseignants, pour mieux souligner une comparable pratique de l'omerta par l'institution "Éducation Nationale", syndicats inclus. Ce rapprochement permet accessoirement à certains de dénoncer un "deux poids, deux mesures" dans l'agitation médiatique autour de la pédophilie, posant les catholiques - et, singulièrement un héraut/héros de la "Manif pour tous" comme Barbarin - comme victimes d'un acharnement suspect.</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
Ensuite, faire du "corporatisme" le noeud essentiel du problème présente l'immense avantage d'entrevoir des solutions réalistes et relativement rapides: pour peu que la hiérarchie de l'église catholique, pape en tête, prenne le problème a bras le corps et que ça se sache, c'en sera fini de la désastreuse image de l'Eglise que donnent ces lamentables affaires: résoudre la question du silence et du corporatisme c'est somme toute résoudre un simple problème d'image - un enjeu de communication - au delà, on ose l'espérer, d'un travail un peu sérieux "en amont".</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
Enfin, et surtout, faire d'une condamnable "loi du silence" le problème essentiel permet, précisément, de passer sous silence une question bien plus embarrassante: un homme d'Eglise qui commet des crimes sexuels, ça la fout franchement mal et, qu'on le veuille ou non, bien plus mal que lorsque les mêmes crimes sont commis par un instituteur.</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
Tout simplement parce que le premier, contrairement au second qui a le droit de penser et dire ce qu'il veut ou presque, est intrinsèquement porteur d'une doctrine, d'une vision-du-monde bien précise: la foi catholique. Et cette doctrine, au moins tout autant que ses cousines en christianisme ou que les autres monothéismes, est intarissable en matière de questions sexuelles. Quand, comment, avec qui et pourquoi les humains peuvent faire des cabrioles, rien de ce qui touche aux questions de cul n'échappe à la réflexion et, bien sûr, aux injonctions des catholiques, fussent-ils clercs ou simples croyants.</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
Or tout de même, abuser sexuellement d'un enfant constitue une sacrée putain de saloperie de péché, je me trompe?</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdJcV7Z23Js62QpjWO8jN67vY_6sKRajmH2vCjiAITRKlu_G6gUroCLdXCoEv29446b-nva0ligSdeNBgNql1lrm3gEzPwro9y4hjZ0L4xhqjm7vvPFWqVW70Fsxj3Or5V86krjU1J-fPo/s1600/Cabu.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdJcV7Z23Js62QpjWO8jN67vY_6sKRajmH2vCjiAITRKlu_G6gUroCLdXCoEv29446b-nva0ligSdeNBgNql1lrm3gEzPwro9y4hjZ0L4xhqjm7vvPFWqVW70Fsxj3Or5V86krjU1J-fPo/s400/Cabu.jpg" width="313" /></a></div>
<br /></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
Dès lors l"affaire Barbarin" comme les précédentes de même nature, embarrasse sérieusement les tenants d'une restauration du contrôle de l'Eglise catholique sur nos sociétés sécularisées - le rétablissement du délit de blasphème, pour ne prendre que cet exemple - activistes bruyants ou simples participants à des manifs "pour tous": une histoire de prêtre pédophile, à chaque fois c'est la mouche dans le pot de crème, un argument évident pour tous ceux qui récusent aux religions en général et à l'Eglise catholique en particulier tout droit à un magistère moral absolu, toute revendication d'une parole qui soit au-dessus des autres.</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; min-height: 13px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
Faire principalement des affaires de prêtres pédophiles un problème de "corporatisme", c'est donc échapper à peu de frais au risque de remarques dévastatrices comme "lorsqu'on a le cul merdeux, on ne grimpe pas au mat de cocâgne".</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; min-height: 13px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
Ne leur passons rien, à ces foutus donneurs de leçons. Et qu'ils nous expliquent ce qui les amène apparemment à penser que le viol d'un gosse est somme toute moins grave qu'une relation homosexuelle entre adultes. Là est la vraie question, le reste n'est que bavardage.</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; min-height: 13px; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
Ecr' l'inf</div>
Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-36299469373261800912016-02-15T22:54:00.000+01:002016-02-15T22:58:55.564+01:00Primaires en Phase Terminale<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #990000; font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: x-large;"><b>C</b></span>omme plusieurs dizaines de milliers de personnes, j'ai signé la pétition pour une <a href="http://email.change.org/mpss/c/8gA/2yE/t.1uo/4gI5hrnMS0CJt2VFfLOmgQ/h1/KLcqj6mm2DNwtPZFTP391nO5IF1hnIbnICE3eiGQUyVdAtoNpiUVwe6N1hq9tvNnVn4nPxOvScimt70aq30hluQVWTwj1LSrpEh1YtGVGQ0iKCjHlizaVVZ5icXR98eSssQYx8RAPfjeGM2cA3AXbAD2AhCvHulI8QQZin4eY2wxyxPGPzFScwmxy66vMz3sQCJeVboVg940DIHnWTJ5H69yJoQ18w-2FLTO5uEHhUHLID1lXEWhx5z8-2FCPUt3dATcclEIH4YhPQYGoKEpM0tFIkc1MlhXI4H3UkaeDkWO4EFlUC4AQeZjpCw-2FjL-2FyZVr0" target="_blank">primaire à gauche</a>. Bon. Mais il me faut avouer que ma signature était essentiellement motivée par l'idée de conjurer le cauchemar d'une "candidature naturelle" du locataire actuel de l'Elysée. Une signature J.P.F.C., "juste pour faire chier". "Pour ré-enchanter la gauche", tel est le slogan de cette pétition. Mais pour faire chier aussi, donc, les tenants de la continuité d'un pouvoir dont la seule ambition semble être de "gérer les affaires courantes" et de perpétuer un statu quo mortifère (voir <a href="http://helvetia-atao.blogspot.com/2016/01/enfin-seuls.html" target="_blank">post précédent</a>).</div>
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Maintenant, soyons lucides: l'élection primaire de 2011 visait à départager les "candidats à la candidature" du seul Parti Socialiste, c'est ce qu'elle a fait. On objectera que ladite primaire a éjecté Manuel Valls par la porte et qu'il est revenu par la fenêtre, mais à l'époque on ne l'imaginait pas, et c'est une autre histoire. Ici, il s'agirait de départager des candidats de partout ou de nulle part. Avec l'espoir de limiter la division des voix à gauche au premier tour pour avoir une chance d'éviter un remake de 2002 - Le Pen ou la droite, choisis ton camp, camarade. A priori ça paraît mal barré, Mélenchon ayant déjà annoncé sa volonté de se présenter quoiqu'il arrive tandis qu'on peut parier que les autres composantes de l'extrême-gauche voudront également "se compter", in fine. Mais encore une fois, de mon point de vue, si l'idée même d'une primaire enquiquine un Jean-Christophe Cambadélis, c'est déjà ça de pris.</div>
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A droite aussi, on entend conjurer les divisions, et élection primaire il y aura en Novembre cette année. Pas moins de sept candidats aux dernières nouvelles, ça promet.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKGvd80PpFrBxGgmvJMD2xpa1JuHttPcg5FCSIDw7gCeRd_ScalqH5A9P7qZIkSO0jqi9LSxqgKCcOOdnM2aEyN09_vCYBN5Tss1ScK0OZnUpBp_NHcaQZpAwEqptUHzkKN3FZHVyXBs8H/s1600/bagarre.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="248" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKGvd80PpFrBxGgmvJMD2xpa1JuHttPcg5FCSIDw7gCeRd_ScalqH5A9P7qZIkSO0jqi9LSxqgKCcOOdnM2aEyN09_vCYBN5Tss1ScK0OZnUpBp_NHcaQZpAwEqptUHzkKN3FZHVyXBs8H/s640/bagarre.gif" width="640" /></a></div>
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Des primaires, en veux-tu, en voilà. A priori on devrait se réjouir de ce vaste élan démocratique, de cette modernisation de la vie politique, tout ça.</div>
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Sauf que d'abord n'eût été, montée du Front National oblige, la perspective de se voir dégager dès le premier tour de la présidentielle, les organisations politiques "normales" se seraient volontiers passées de cet exercice laborieux.</div>
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Sauf qu'ensuite si on y regarde bien, il est assez difficile de décrire la chose de façon univoque: à gauche on entend d'abord départager des orientations, des idées, mais on se demande bien qui peut vraiment les incarner; à droite on entend départager des hommes et des femmes, mais on se demande bien, pour la plupart, quelles idées différentes ils(elles) peuvent bien porter.</div>
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Sauf qu'enfin cet "élan" survient précisément à un moment où le désamour à l'égard des politiques atteint des sommets: il est plus que probable que la primaire à droite fera se déplacer nombre d'électeurs et, sous l'hypothèse qu'elle ait lieu, une primaire à gauche devrait également avoir un certain succès. De nombreux commentateurs nous diront alors "merci pour ce moment" de vie démocratique. Mais ce "moment" ne saurait être qu'un moment, justement. Et le cache-misère d'une réalité pathétique: l'obsolescence totale des appareils politiques hexagonaux - le Front National faisant encore exception, n'ayant pas exercé de pouvoir autre que de nuisance, à ce jour.</div>
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Aux Etats-Unis, les choses sont claires: le champ politique est posé une fois pour toutes (Républicains contre Démocrates) et la seule question qui se pose est celle du (de la) candidat(e) de chaque bord. On se soucie peu, au fond, de savoir ce dont chacun des partis est intrinsèquement et clairement porteur - ce qu'en France on appelle la "ligne", le "programme". Et les électeurs (enfin, ceux qui restent, considérant des taux de participation aux alentours de 50%) vivent plutôt bien ce quasi-effacement des formations politiques en tant que productrices d'idées, ce rôle étant assuré par des "think tanks" ou des groupes d'intérêt divers.</div>
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En France en revanche cohabitent d'une part l'illusion qu'à chaque courant de pensée doit correspondre un parti en ordre de marche, d'autre part le mythe de l'homme ou de la femme providentiels: or finalement c'est soit l'un, soit l'autre. Tant que l'électeur avait le sentiment qu'à une personne correspondait une "ligne"/une couleur politique (donc un parti) et vice-versa, cette contradiction était gérable. Mais, crise et chômage de masse aidant et, surtout, avec les palinodies successives du Sarkozysme et du Hollandisme, ce fragile équilibre a été rompu.</div>
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L'organisation d'élections primaires dans ce contexte constitue donc au mieux la pose de pansements sur une jambe de bois, au pire elle revient à ajouter du bordel au bordel. Et ne constitue, en rien, une réhabilitation du politique. Ces primaires soulignent au contraire le fait que la scène politique hexagonale n'est plus qu'une scène, justement.</div>
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Pour autant, ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain: en ces temps incertains et complexes, le politique et ceux et celles qui le portent sont plus que jamais nécessaires. Il y a juste, qu'en France, le cadre dans lequel ils opèrent - des formations politiques à vocation purement franco-française tandis que les vrais enjeux ont depuis longtemps dépassé les frontières - est en phase terminale.</div>
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Sinon, le monde globalisé du profit à tout prix d'une part, les partis populistes et xénophobes un peu partout d'autre part, vont bien, merci.</div>
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See you, guys.</div>
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Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-19401215588240912142016-01-29T14:09:00.003+01:002016-01-30T10:51:27.940+01:00Enfin seuls<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="color: #990000; font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: x-large;"><b>B</b></span><span style="font-family: "helvetica";">on, ben ça, c’est fait. Les couleuvres qu’on lui proposait à chaque repas s’étant, avec l’affaire de la déchéance de nationalité, transformées en boa constrictor, Christiane Taubira a fini par claquer sa démission du gouvernement. Exit, donc, la dernière personnalité franchement progressiste de cet aréopage « en responsabilité », comme ils disent.</span></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica";"><br /></span></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
Restons lucides: si cette démission provoque un « ouf » de soulagement tout aussi bruyant chez les partisans que chez les détracteurs de la désormais ex- Garde des Sceaux, il serait naïf de n’y voir qu’un sursaut moral dénué de tout calcul. En quittant le bateau, Christiane Taubira se préserve un avenir politique à gauche - à tout le moins à la gauche du gouvernement actuel, elle « prend date ». Mais calculé ou pas par l’intéressée, cet événement met la touche finale à la plus remarquable des réalisations de François Hollande: la dé-construction, pour un bon moment, du concept de « gauche de gouvernement ».</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
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<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
Nous étions quelques-uns, avant 2012 - pour tout dire, une majorité parmi les électeurs de gauche - à imaginer, comme alternative au cirque Sarkozy, une politique visant à davantage de justice sociale, mariant le souci de la régulation (notamment à but écologique) et une intelligence de l’économie de marché, une politique revalorisant la dépense publique en la rendant plus efficace, une politique réhabilitant l’impôt en le rendant plus lisible et plus juste, bref, une politique de gauche. Et donc à souhaiter l’arrivée au pouvoir d’une « gauche de gouvernement » social-démocrate et Européenne, écologiste et progressiste, sans complexes vis-à-vis des vociférateurs trotskistes, communistes, et autres. Mais de renoncement en humiliation - la capitulation sans conditions devant les « nains de Bruxelles » ou face aux mouvements des « pigeons » ou des « bonnets rouges », de paresse politique (pas de réforme de l’impôt sur le revenu) en trahison pure et simple (le « pacte de responsabilité ») , François Hollande a réussi, en moins de quatre ans, à annihiler pour longtemps cette aspiration. De fait, une grande partie des électeurs partageant cette vision s’abstiennent ou changent de crémerie, le parti socialiste n’est plus qu’une machine qui tourne à vide tandis que communes, départements, régions basculent à droite ou à l’extrême-droite.</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
Martine Aubry, suite aux résultats calamiteux des élections de Décembre 2015 (<i>élections en vue de pourvoir les assemblées de tout aussi calamiteuses régions, soit dit en passant</i>) a fait remarquer: « Sarkozy a tué la république, nous avons tué la politique ». Si le premier terme de cette sentence est sans doute excessif - vu notamment la médiocrité du bonhomme, le second est parfaitement juste: le gouvernement « socialiste », par ses actions et son inaction, a démonétisé pour un bon moment en France l’idée d’une alternative non-marxiste et non-souverainiste au néo-libéralisme et à la financiarisation de l’économie. Et donc, l’idée même d’une l’alternance démocratique qui ne soit pas qu’un changement de casting. De fait, l’idée de « gauche de gouvernement » ne correspond plus à rien dès lors qu’un gouvernement de gauche pratique une politique de droite - n’était, et contrairement à la droite, la volonté de plus ou moins préserver l’emploi public, enfin, pour le moment.</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsAkHdp36pryvhEFh63YAQtBX7KTrxkJUMIw36fkcvdTPKsycOiFcjgtXE0j3IN5EQw7wSaxTr5B_PENQxm4ssX6sLpY6vYhEE1RKXFW3tcT8804TkowBA9LSPXGmDbvqqe9TH3d64ckPP/s1600/o-VALLS-HOLLANDE-facebook.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsAkHdp36pryvhEFh63YAQtBX7KTrxkJUMIw36fkcvdTPKsycOiFcjgtXE0j3IN5EQw7wSaxTr5B_PENQxm4ssX6sLpY6vYhEE1RKXFW3tcT8804TkowBA9LSPXGmDbvqqe9TH3d64ckPP/s640/o-VALLS-HOLLANDE-facebook.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
Considérer ces renoncements comme une fatalité, c’est à la fois accréditer la thèse thatchérienne du « TINA » (« There is no alternative ») et donner raison à l’extrême-gauche (les sociaux-démocrates ne sauraient être que des « sociaux-traîtres »), en d’autres termes c’est faire plaisir à beaucoup d’imbéciles. Nous nous en garderons, donc, et ne saurons voir dans le « Hollandisme » qu’un projet politique particulier, distinct d’une authentique politique de gauche.</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; min-height: 13px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
Quel est-il, ce projet? Sa finalité est profondément conservatrice: assurer la pérennité d’une oligarchie nationale - grands patrons, banquiers, hauts fonctionnaires - face aux aléas de la mondialisation, d’une part, face à une perte d’influence liée à l’autonomisation de la société, d’autre part. Par « autonomisation de la société », j’entends des phénomènes tout aussi divers que la localisation de l’économie (circuits courts, auto-suffisance énergétique…), la prise de conscience d’histoires collectives distinctes, la multiplication des « initiatives citoyennes » (pétitions, « ZADisme », actions politiques hors-partis) ou les nouvelles formes d’échange que permet le numérique.</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
Dans le cadre de ce projet, l’Europe est un moyen, non un but, pour autant qu’elle ne remette pas en cause les Etats-Nations en tant que cadre politique - cadre consubstantiel de ce pouvoir oligarchique - en ce qu’elle offre un espace d’expansion à ses acteurs. Accessoirement, l’Europe est également une excuse commode à tous les renoncements: par exemple, aucune mesure à ce jour n’a été prise à l’encontre des produits financiers dérivés, notoirement nocifs. On accusera les « blocages au niveau européen », alors qu’en vérité c’est le lobby des banques françaises, leaders mondiales sur ce type de produits, qui a tout fait pour que les représentants français s’y opposent…</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; min-height: 13px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
Ce projet suppose également une « neutralisation » du politique en tant que facteur d’incertitude: tout comme en matière financière, la prévisibilité est essentielle. Cela étant, l’alternance est possible et en l’occurrence, le pouvoir « Hollandiste » est sérieusement menacé par ce qu’on appelle la « droite parlementaire », dont la plupart des acteurs partagent ce projet de défense de l’oligarchie nationale. On s’en distinguera donc en prônant un certain libéralisme moral et en se détournant avec mépris des questions « identitaires »: le débat politique sera « neutralisé » en ce sens que ne seront remis en question ni le pouvoir oligarchique ni les « réformes nécessaires » accompagnant son maintien dans une perspective néo-libérale. Dans ce contexte, la nomination d’un Manuel Valls à Matignon - insulte s’il en est aux électeurs de gauche ayant participé à la « primaire » en 2011 - et celle de l’énergumène Macron à l’Economie, autre insulte - ne sont que des symptômes de ce projet politique qui, précisément, affiche le plus souverain mépris pour les « naïfs » qui croient aux vraies alternances.</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; min-height: 13px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
Après les départs de Cécile Duflot, d’Arnaud Montebourg et de Benoît Hamon, ne restait au gouvernement Valls comme personnalité de gauche un tant soit peu crédible que Christiane Taubira. Elle jouait certes un rôle important dans le dispositif « Hollandiste » - manifester son inscription dans une gauche morale, humaniste - mais, sur le fond, elle posait problème: Hollande étant très occupé à courtiser les électeurs de centre-droit voire de droite (la tactique de la « triangulation » ), la présence de cette femme commençait à faire désordre. Sa démission est donc une aubaine, le gouvernement est désormais véritablement homogène.</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; min-height: 13px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
Dégager Taubira, ça, c’est fait, enfin seuls.</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; min-height: 13px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
Des esprits chagrins remarqueront que cette « normalisation » (au sens soviétique du mot) de la « gauche de gouvernement » n’est pas pour rien dans la montée du Front National et le déploreront. Oui mais justement: pour avoir une chance de se maintenir au pouvoir - et donc mobiliser le « peuple de gauche » - le « Hollandisme » n’a qu’un espoir, celui d’apparaître comme un rempart contre Marine Le Pen. Pour cela, il convient de ne laisser aucun espace politique entre lui et le FN. Or une Christiane Taubira permettait à une certaine forme de contestation de droite (critique du « laxisme », sans oublier les hurlements des demeurés de la « Manif pour Tous ») de se cristalliser et donc d’exister.</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; min-height: 13px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
Dans un sketch de 1978 intitulé « Le candidat des cons », Patrick Font déclamait « Je ne veux pas le pouvoir pour le pouvoir, mais le pouvoir pour pouvoir… pouvoir ». En 2011 puis en 2012, j’ai cru voter pour le candidat de la gauche du possible, pour le candidat des sociaux-démocrates assumés. Pas pour un gros malin qui ferait à peu près le contraire de ce qu’il avait dit puis jonglerait pour « pouvoir… pouvoir ». En fait, je crois bien que j’ai voté pour le « candidat des cons ». Il n’y a pas que moi, remarquez.</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; min-height: 13px; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; line-height: normal; text-align: justify;">
Ciao, belli</div>
<div>
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Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-79895422890644641642015-10-05T17:47:00.002+02:002015-10-05T17:52:40.327+02:00Défroqué Pride<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; text-align: justify;">
<b><span style="color: #990000; font-size: x-large;">H</span></b>orreur et putréfaction! Abomination de la désolation! Un haut dignitaire religieux polonais vient de faire son « coming out » - il est homosexuel et vit avec un homme depuis des années. Ni une, ni deux, le Vatican entreprend d’éjecter la brebis galeuse vite fait bien fait de son troupeau. Satan l’habite, sors de ce corps, Elton John!</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; min-height: 13px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; text-align: justify;">
Certes, les histoires de curés à la soutane entre les dents sont aussi vieilles que l’instauration du célibat des prêtres, et les cas de défroqués sont légion, si on considère l’histoire de l’Eglise romaine depuis ses origines. Mais on ne peut s’empêcher de déceler de l’inédit dans cet événement.</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; text-align: justify;">
Le personnage, tout d’abord. Mgr <span style="background-color: white; color: #222222; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; line-height: 22.399999618530273px; text-align: left;">Krzysztof Olaf Charamsa</span> fait partie depuis un moment de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, autrefois dénommée le Saint-Office, une entité qui descend en droite ligne de la « Sainte Inquisition ». L’homme nous avoue aujourd’hui que bon, il y était mal dans ses pompes, tant y fleurit l’homophobie… Sans blague? Un peu comme si un Juif allemand, en Mai 1945, avait publiquement déclaré:« Pfou, toutes ces années passées au parti national-socialiste, j’vous jure, c’était pas facile tous les jours, pas mécontent que ça s’arrête… ».</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; text-align: justify;">
Le contexte, ensuite: l’histoire se passe en Pologne, contrée qui est au catholicisme ce que la Silicon Valley est à la technologie numérique. En Suisse, en France, aux Pays-Bas ou en Allemagne, pays depuis longtemps travaillés par le mécréance ou, pire, par le protestantisme, passe encore, mais en Pologne, tout de même…</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); text-align: justify;">
<span style="-webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica;">Le moment, enfin: ce « coming out » survient juste avant l’ouverture d’un synode convoqué par le pape François sur les questions de la famille. On sait ledit pape partisan d’une évolution des positions de l’Eglise sur les questions « sociétales » - possibilité de mariage religieux pour les divorcés, par exemple - hypothèse d’évolution que les fractions les plus conservatrices de l’Eglise romaine réfutent avec acharnement. Alors cette histoire survient comme une mouche chez un crémier, elle risque d’entamer la sérénité des débats, comme on dit. La question c’est: à qui profite le « crime »? Aux conservateurs, qui pourront dire: « Voyez, même l’Eglise polonaise part en sucette, tout fout le camp, il est temps de remettre de l’ordre »? Ou aux autres, qui pourraient arguer que cette affaire remet à tout le moins la question du célibat des prêtres sur le tapis - sinon celle de « l’amour contre nature »? C'est apparemment la seconde option qui a la préférence de l'intéressé: </span><span style="-webkit-text-stroke-width: initial; border: 0px; box-sizing: border-box; color: #222222; line-height: 30.643199920654297px; margin: 0px; padding: 0px; vertical-align: baseline;"><span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">«</span></span><span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">Je souhaite que le synode affronte la question des fidèles gays et de leurs familles. Si j’ai décidé de parler maintenant, c’est parce que je craignais que ce ne soit pas le cas. La question avait disparu de toutes les déclarations officielles.» Dont acte.</span></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFnAGkEnbnOAxCZPs6698pyi43MFe-KR7gWtOotyU5D_tXVeVGHtZz43sqZ3WZM7TAQhAaybKIfojPMp3FlVc2R-n5lFbS5RQEtH9_YfcVtnS0mv93EIC5DBV_KenlpZ0bcIiJISc5fIc8/s1600/Unknown.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="154" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFnAGkEnbnOAxCZPs6698pyi43MFe-KR7gWtOotyU5D_tXVeVGHtZz43sqZ3WZM7TAQhAaybKIfojPMp3FlVc2R-n5lFbS5RQEtH9_YfcVtnS0mv93EIC5DBV_KenlpZ0bcIiJISc5fIc8/s320/Unknown.jpeg" width="320" /></a></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; text-align: justify;">
De l’inédit, donc. Cela étant, cet événement nous renvoie également à deux considérations qui n’ont rien de nouveau:</div>
<ul>
<li style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; margin: 0px; text-align: justify;">La première, c’est une confirmation de l’historique et universelle imbrication du fait religieux et du mensonge. <span style="background-color: white; color: #222222; font-family: syntheselibeweb, sans-serif; font-size: 16px; line-height: 22.399999618530273px; text-align: left;">Krzysztof Olaf Charamsa</span> dans son « coming out », se pose en victime: il a souffert, toutes ces longues années, de ne pouvoir affirmer à la face du monde la vérité de sa vie. Soit. Mais bon, pourquoi n’a t-il pas démissionné de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, lieu entre tous de l’intolérance obtuse au sein de l’Eglise catholique? Pour la gamelle? Parce que le « job » était prestigieux? Il y a entendu nombre de propos homophobes, déclare-t’il. Mais qui nous dit qu’il n’en a pas lui-même tenu, histoire de donner le change? Au mieux, <span style="background-color: white; color: #222222; font-family: syntheselibeweb, sans-serif; font-size: 16px; line-height: 22.399999618530273px; text-align: left;">Krzysztof Olaf Charamsa</span> est une version catholique-romaine du dédoublement de personnalité - Docteur « J’encule » et Mister « Aïe » - au pire, ce monsieur est un hypocrite de dimension pyramidale</li>
</ul>
<ul>
<li style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; margin: 0px; text-align: justify;">La seconde, c’est ce que cette histoire nous dit de la façon dont les autorités catholiques distinguent ce qui est moralement intolérable de ce qui l’est moins. Durant très longtemps, des évêques de par le monde ont systématiquement couvert les prêtres pédophiles - avec l’assentiment implicite du Vatican, jusqu’à très récemment. Combien de temps s’est-il passé avant que les salopards qui ont bousillé des gosses pour le restant de leur vie ne soient officiellement et publiquement réprouvés par l’Eglise? Des décennies! Ici, en moins de vingt-quatre heures, le compte de <span style="background-color: white; color: #222222; font-family: syntheselibeweb, sans-serif; font-size: 16px; line-height: 22.399999618530273px; text-align: left;">Krzysztof Olaf Charamsa</span> est réglé. D’un côté une violence exercée sur des enfants, de l’autre une relation consentie entre adultes. Au final, pour les autorités de l’Eglise catholique, il aura été à l’évidence plus urgent de traiter la seconde que la première</li>
</ul>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; min-height: 13px; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; text-align: justify;">
Ce « coming out » serait somme toute un événement assez baroque s’il ne nous rappelait, au passage, l’absolue nécessité de tenir à bonne distance les tenants de la religion, de toutes les religions, lorsqu’ils entendent réguler moralement des sociétés entières. Quant à l’Eglise catholique elle devrait, en toute honnêteté, à son mantra « Jésus est Amour » ajouter « Encore que, faut voir ».</div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; font-family: Helvetica; text-align: justify;">
See you, guys</div>
Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-11355987468174874752015-09-17T00:55:00.001+02:002015-09-17T01:01:16.198+02:00Dommage collatéral<div style="text-align: justify;">
<b><span style="color: #990000; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: x-large;">I</span></b>l y a un peu plus de quarante ans (1973), le romancier Jean Raspail publiait un best-seller, <u>Le Camp des Saints</u>, vision apocalyptique d'un Occident submergé par le déferlement non-violent d'une masse humaine à la peau plus ou moins sombre. Ce roman a connu un "revival" il y a quatre ans - phénomène dûment signalé sur <a href="http://helvetia-atao.blogspot.com/2011/03/retour-triomphant-dun-racisme-sans.html" target="_blank">ce blog</a> (repris sur <a href="http://blogs.rue89.nouvelobs.com/riwal-ferry/2011/03/15/avec-jean-raspail-retour-triomphant-dun-racisme-sans-chichis-195043" target="_blank">Rue89</a>). Résumé : l'auteur imaginait l'embarquement, sur des rafiots pourris, de centaines de milliers puis de millions d'Africains, d'Indiens, d'Arabes avec pour destination les côtes européennes - singulièrement celles de la Côte d'Azur française. Dans la foulée, aux Etats-Unis, les Noirs sortaient de leurs ghettos et s'installaient en masse dans les quartiers de Blancs. S'ensuivait une désagrégation rapide des nations occidentales, tétanisées par leur compassion et leur mauvaise conscience (post-coloniale, anti-raciste) - compassion et mauvaise conscience alimentées par une noria d'intellectuels de gauche contrôlant les médias - et incapables de prendre la moindre mesure pour endiguer ce flot humain. Seuls quelques vieux briscards (les "saints"), retranchés dans un mas provençal (le "camp"), se lançaient dans un "baroud d'honneur" en dégommant à coup de fusil de chasse les intrus - avant d'être neutralisés par la masse des "non-blancs".</div>
<div style="text-align: justify;">
Personne ne serait étonné d'apprendre que, compte tenu de l'actualité, ce roman ne connaisse une nouvelle vague d'engouement. Et, à vrai dire, le propos de ce livre, dont on ne doute pas qu'il soit considéré par certains comme prémonitoire (Marine Le Pen invite <a href="http://www.liberation.fr/politiques/2015/09/16/le-livre-de-chevet-de-marine-le-pen-decrit-une-apocalypse-migratoire_1383026" target="_blank">aujourd'hui </a>les Français à le "lire ou relire") est un concentré du fantasme du "grand remplacement", une version chimiquement pure de la vision d'une Europe blanche et chrétienne menacée démographiquement et culturellement par les masses du tiers-monde. Depuis 1973 s'est, de surcroît, greffée la peur d'un Islam vécu comme "conquérant". </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Sauf que: prémonitoire, mon cul.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
En effet, en admettant que l'afflux actuel vers l'Europe de migrants venus d'Afrique, d'une part, du Moyen-Orient en feu, d'autre part, ressemble à un commencement du scénario imaginé par Jean Raspail, ce n'est pas à un amollissement généralisé que l'on assiste mais, au contraire, à un durcissement tous azimuths, une crispation "identitaire" que signale la montée de partis ou mouvements nationalistes en Europe, du Front National en France à Jobbik en Hongrie en passant par PEGIDA en Allemagne, le Vlaamse Belang en Belgique, Aube Dorée en Grèce, etc. Sans oublier, de l'autre côté de l'Atlantique, le succès d'un Donald Trump qui prétend renvoyer au sud du Rio Grande quelques 11 millions d'immigrants mexicains. Bref, les "saints" sont maintenant suffisamment nombreux pour que leurs "camps" respectifs s'agrègent en un archipel du goulag tentaculaire, à l'échelle de l'occident tout entier.</div>
<div style="text-align: justify;">
Et pour le coup, si amollissement il y a du côté des dirigeants et des élites, c'est face à cette crispation généralisée, non face à "l'invasion" des immigrants. A tel point qu'on voit un Michel Onfray, historiquement de gauche, reprendre à son compte l'argument des "peuples" trahis par les "élites", et singulièrement sur la question de l'immigration. Cet "air du temps" est vivement combattu par un certain nombre d'intellectuels "restés de gauche" - voir l'intéressante <a href="http://www.liberation.fr/politiques/2015/09/14/en-reponse-a-michel-onfray_1382098" target="_blank">réponse</a> à Michel Onfray par Laurent Joffrin dans "Libération".</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Les dirigeants et, au delà, les "sachants" européens sont bien, quoi qu'il en soit, sous l'effet d'une sidération, incapables d'inventer et, surtout, de mettre en valeur, un moyen-terme entre l'irréaliste fermeture absolue des frontières et le naïf et irresponsable laisser-faire. Un moyen-terme - "a nice average", comme disent les Américains - qui ne saurait s'inventer que collectivement, à l'échelle européenne (ne serait-ce que pour des raisons pratiques): or l'Europe est précisément en panne de pensée collective, ou plus exactement de pensée politique.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Lorsque les uns ou les autres (dont votre serviteur) s'émeuvent des déferlements de haine et de bêtise - incendies de mosquées, cimetières profanés, propos de bistrot tenus par des élus ou des stars médiatiques, etc... - qui accompagnent la montée des "fronts nationaux" en tout genre et de toute origine, il convient, une fois l'émotion passée, de se demander ce qui, fondamentalement, sous-tend cette montée incontestable de l'intolérance et du racisme ou, plus exactement, <i>de l'effondrement des digues qui naguère continrent cette intolérance et ce racisme</i>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Sans chercher trop loin ni trop longtemps: depuis le début des années 90 s'est amorcée une construction européenne exclusivement consacrée à la mise en place d'un <i>marché, </i>d'une Europe où le libre-échange constitue l'alpha et l'oméga du bonheur des peuples et organisant, de facto, la concurrence sociale et fiscale de tous contre tous. Dans ce "meilleur des mondes", bien évidemment les nations et leurs oripeaux s'effacent (personnellement je ne saurais m'en plaindre) mais, surtout, <i>le politique</i> est une incongruité face aux "nécessités" économiques et financières (équilibre budgétaire, minimalisation de la fiscalité directe, "liberté" des entreprises) - qu'on se souvienne par exemple de l'effroi suscité par les velléités d'Alexis Tsipras de s'en remettre à un référendum sur la question du règlement de la dette grecque.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Or c'est bien cette négation du politique, dans sa dimension économique et sociale, qui pose problème: lorsqu'il est signifié aux citoyens Slovaques, Français, Hongrois, Grecs, etc. que désormais il n'y a plus de débat qui tienne quant à, par exemple, la nature re-distriburice de l'impôt (elle doit tendre vers zéro, voilà ce qui est "nécessaire"), et que lesdits citoyens sentent confusément que, quand même, il y aurait lieu de débattre de ce genre de questions, ça coince. Surtout lorsqu'on se trouve à subir personnellement les effets du dumping social. Du coup, le bel idéal européen (la paix et la coopération entre des peuples qui se sont étripés pendant des siècles) en prend un sérieux coup dans la gueule. Et le politique qui, comme la nature, a horreur du vide, revient en force. Mais sous une forme expurgée, simplifiée, caricaturale, qui voit le débat s'organiser autour de questions purement sociétales (le mariage homosexuel, par exemple) ou, surtout, pour revenir à nos moutons, autour de questions "identitaires". Puisqu'on n'a plus le droit de parler d'économie, parlons de nos croyances, voire de nos couleurs de peau. Et, du coup, de la question de l'afflux de migrants. Mais parlons-en entre nous, dans nos petites nations, avec notre "héritage", notre "identité". Et si on parle d'économie, n'envisageons que de renverser la table (sortie de l'Euro).</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg0XgkJSj_o-eDKEb1u1008DwxU_zYpx_s1BA-_9qhJfwMMReoSXeVUtKtk85e-CrhMHe3LK8HNMyudE3Ey69DU9LW3b2makW87kd4cIJymeZRK_ViPAenlhPhml53pRTHUGhZ-zyS7agnc/s1600/707422-charlie-hebdo-special-loi-debre.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg0XgkJSj_o-eDKEb1u1008DwxU_zYpx_s1BA-_9qhJfwMMReoSXeVUtKtk85e-CrhMHe3LK8HNMyudE3Ey69DU9LW3b2makW87kd4cIJymeZRK_ViPAenlhPhml53pRTHUGhZ-zyS7agnc/s320/707422-charlie-hebdo-special-loi-debre.jpg" width="249" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Le contrôle des flux migratoires par les citoyens eux-mêmes</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Tant que les dirigeants européens bloqueront, avec l'assentiment et sous la pression des milieux économiques et financiers, les débats autour de la répartition des richesses, des avantages et des inconvénients du libre-échange, de la dépense publique, ils se condamneront à subir les pulsions national-identitaires de leurs pays respectifs. Et à rester dans l'impuissance face à, par exemple, la question des migrants. Ou, en d'autres termes, dans l'incapacité de faire de la <i>politique européenne</i>. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Mais si ça se trouve, le pire, c'est qu'il est bien possible que ça les arrange: la pensée façon Raspail ne serait, au fond, qu'un dommage collatéral qu'il est plus confortable de vilipender moralement que de traiter sur le fond. Tant pis pour nous.<br />
<br />
See you, guys.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-8517855836216309072015-06-29T23:37:00.001+02:002015-06-29T23:45:13.745+02:00Frouze-bashing in Romandie<span style="color: #990000; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: x-large; font-weight: bold;">P.</span><span style="font-family: inherit;">L.G.P.P.P.U.R.: plein la gueule, pour pas un rond.</span><br />
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">On sait la difficulté qu'a la France à se vendre, nonobstant ses cosmétiques, la tour Eiffel, le Mont-Saint-Michel et le Gevrey-Chambertin. La compétitivité, on appelle ça. N'eût été l'adoption par le Ministère français des Affaires Etrangères d'une ligne "dure" ou à tout le moins pinailleuse à l'égard de l'Iran, n'eût été le voile pudique jeté par la "patrie des Droits de l'Homme" sur ce blogueur condamné au fouet et ces dizaines de </span>décapités en quelques mois, n'eût été l'aveuglement volontaire d'un pays en guerre contre les terroristes jihadistes vis-à-vis de leurs principales sources d'inspiration sinon de moyens financiers, n'eût été tout cela, donc, Serge Dassault aurait toujours pu se l'arrondir pour vendre ses "Rafale" aux Saoudiens et faire en sorte que les Qataris en financent l'achat par l'Egypte.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
La France a souvent du mal à se vendre par contre les Français, eux, apparemment font vendre, en tout cas par ici. Qu'on en juge par la dernière "une" du magazine "L'Hebdo", un des principaux titres d'actualité en Suisse Romande:</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEivKXa1ERXFX_VL6tivoDyVKzTVL8YBzecH-c-tYjLGij1G2BQ3UXTY26AHjPUJMFdzDBeeZF7jZ75R-zZTlnNqDKHhwIRLEQnliDGDjNzRQjJ4PTzeD9s69EvBpy7S6HSavsq4CvfBOZcm/s1600/IMG_1626.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEivKXa1ERXFX_VL6tivoDyVKzTVL8YBzecH-c-tYjLGij1G2BQ3UXTY26AHjPUJMFdzDBeeZF7jZ75R-zZTlnNqDKHhwIRLEQnliDGDjNzRQjJ4PTzeD9s69EvBpy7S6HSavsq4CvfBOZcm/s320/IMG_1626.jpg" width="240" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
P.L.G.P.P.U.R., de fait, pour votre serviteur et nombre de ses amis. Pour ce qui me concerne, j'en ai déjà parlé ici, je me sens Français <i>a minima</i>: dès lors, limite "même pas mal" en découvrant cette couverture. N'empêche que jusqu'à ma naturalisation, je détiens exclusivement un passeport français, et il n'y est pas spécifié que mon niveau de patriotisme hexagonal est absolument nul. On est, parfois, ce que les autres voient en vous, du coup mis dans le même panier que des gens comme Michel Sardou, Patrick Sébastien ou Jean-François Copé. Donc, quelque part, cette "une" tapageuse m'interpelle, comme on dit. Elle me rappelle, au cas où je l'aurais oublié, que je ne suis pas d'ici, nonobstant les treize années passées sur ce territoire, les impôts versés à plein tarif et... mon abonnement à "L'Hebdo". "Au secours! Mon abonné / Mon contribuable est français <i>(jamais de majuscule quand c'est un adjectif, les gars)</i>".</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
Passé la "une", que découvre-t'on dans ce "guide de survie à l'usage des Suisses"?</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
</div>
<ul>
<li>Pour l'essentiel des anecdotes glanées auprès de citoyens helvétiques se plaignant des "frouzes", comme on dit par ici, principalement dans l'environnement professionnel: les managers Français sont obsédés par la hiérarchie, se co-optent entre diplômés de la même école, parlent trop pour dire trop peu, sont trop théoriques et pas assez pragmatiques, fonctionnent exclusivement à l'autorité avec leurs subordonnés suisses. Jusque là, il y a du vrai. Encore que ça coince à deux niveaux: d'une part ces témoignages (sous couvert de l'anonymat, cela va de soi) présentés comme une "enquête" ont la même valeur informative que les fameux "micro-trottoirs" dont usent et abusent les médias audio-visuels, c'est-à-dire nulle. D'autre part on n'y évoque pas les cas inverses, plus que fréquents, où lesdits Français ont pour supérieur hiérarchique un Suisse. Pas d'"enquête" de ce côté, par manque de place, peut-être? Là où ça devient complètement con, c'est lorsque les "témoins" nous assènent que les Français perdent leur temps en réunions et qu'ils attachent davantage de valeur au comportement (la gueule, la forme) qu'aux compétences professionnelles (les tripes, le fond). Alors là je ris: moi qui fréquente une multinationale depuis de nombreuses années, peuplée de Grecs, de Russes, de Turcs, d'Allemands, de Suisses, d'Américains et j'en passe, et même de Français, je peux affirmer <i>sans autre</i> (c'est du Suisse Romand) que ces deux travers sont tout simplement universels, tant il est vrai que la bêtise managériale à la "Dilbert" n'a pas de frontières</li>
<li>En sus, quelques réflexions moins lapidaires, soulignant la relation ambigüe qu'entretiennent les Suisses Romands avec leurs voisins. Pour les Romands, minoritaires dans leur pays (20% de la population environ), la France fonctionne parfois inconsciemment comme un <i>Hinterland</i> linguistique les renforçant face aux Alémaniques qui, eux, se tamponnent généralement de l'Allemagne comme de leur premier Rösti. Et puis, surprise surprise, un élément scientifique, le seul dans ce dossier: une docteure en sciences sociales de l'Université de Lausanne a démontré, dans sa thèse (fondée sur une enquête auprès de plus de 1 600 employés), que "les employés français et allemands, perçus comme ultra-compétitifs, subissent plus d'incivilité de la part de leurs collègues suisses que les personnes d'Europe du Sud ou de l'Est". Tiens, tiens. Le tout se conclut par des bouts d'entretiens avec quelques Français exerçant des responsabilités dans la région comme Jean-Yves Marin, Directeur du musée d'art et d'histoire de Genève, tempérant plus ou moins les remarques de l'"enquête" centrale du dossier</li>
</ul>
<div>
Au final, donc, sur le fond, un contenu dans l'ensemble plus modéré que la "une" du magazine ne le laisserait supposer. Deux remarques, cela étant:</div>
<div>
<ol>
<li>"L'Hebdo", titre plutôt progressiste, ne se serait pas permis de titrer "Au secours! Mon voisin (...) est un <b>migrant</b> (portugais ou espagnol, français ou allemand, équatorien ou albanais, maghrébin ou africain)". L'aurait-il fait qu'il se serait pris une volée de bois vert et sans doute une vague de procès, direct. Taper sur les Français, en revanche, <i>ça joue</i> (encore du Romand). Pourquoi? Sans doute parce que, sans trop le dire, on pense que les Français sont représentants d'une "grande puissance" (tout est relatif) qui peuvent encaisser, au même titre que les Etats-Uniens se fichent (a priori) d'être traînés en "une" dans la boue par un média Costaricain. C'est bien pour cela qu'on n'y cite que des exemples de Français supérieurs hiérarchiques, tout bien réfléchi</li>
<li>"L'Hebdo" le dit lui-même dans son dossier: "la francophobie (...) glisserait parfois vers le racisme pur et simple". C'est peut-être vrai, moi j'en doute, en tout cas c'est bien sur une telle "francophobie" qu'ont parié le concepteur de la couverture et les directeurs du journal, non? Alors c'est bien joli de jouer les vierges effarouchées en pages intérieures tout en pondant une "une" digne d'un supporter de football. Ah, pardon... C'est du second degré, de l'humour, c'est ça? Seulement personne n'est officiellement informé que les "unes" de l"L'Hebdo" sont systématiquement à prendre au second degré (pas plus que celles du "Point", de "L'Express" ou de "L'Obs" chez les "frouzes"), n'est pas "Charlie-Hebdo" qui veut. Moi je dis: bande de faux-culs</li>
</ol>
<div>
La France se vend souvent mal mais les Français, en Suisse, font vendre. Et puis quoi?</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Au besoin, ce genre d'événement peut rappeler aux Français qui l'oublieraient qu'ils ne sont pas nécessairement les "gentils" universellement appréciés qu'ils pensent parfois être. Blague belge: "Vous connaissez la différence entre les Français et les Allemands? Et bien les Allemands, on ne les aime pas non plus, mais ils le savent". P.L.G.P.P.U.R., mais des fois ça fait pas de mal. Ca <i>remet l'église au milieu du village</i>, pour finir sur une touche définitivement romande.</div>
</div>
<div>
<br /></div>
<div>
A bientôt, et <i>tout de bon!</i></div>
Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-60947633163046812462015-06-24T22:21:00.001+02:002015-06-24T22:27:19.254+02:00Le Vieux Kroumir et le Poisson Rouge<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #990000; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: x-large;"><b>S</b></span>e compter. Façon baroud d'honneur, Le Pen père appelait hier les adhérents du FN à boycotter la consultation prévue par sa fille, dont l'objectif central est de faire valider par les frontistes de base l'escamotage en cours d'un paternel devenu encombrant, en l'espèce la suppression du titre de "Président d'Honneur" dévolu audit paternel. Avec un peu de chance, se dit-il, la participation des adhérents à cette consultation n'atteindra pas des scores soviétiques, il pourra donc clamer que les non-participants ont répondu à son appel et donc, le soutiennent.</div>
<div style="text-align: justify;">
C'est malin, somme toute, on se demande pourquoi, par exemple, plutôt que de se fatiguer à présenter des candidats à des élections - auxquelles ils ne croient pas - pour obtenir des résultats ridicules, les trotskistes de Lutte Ouvrière n'appellent pas bruyamment au boycott des élections "bourgeoises": ils pourraient revendiquer les scores obtenus par l'abstention, qui par ailleurs ne cessent de croître. Passons.</div>
<div style="text-align: justify;">
A l'origine de cette "chronique d'un parricide annoncé" il y a, on le sait, les propos tenus il y a quelques temps par Jean-Marie Le Pen lors d'une interview à l'hebdomadaire "Rivarol": il y persistait et signait sur son fameux "détail", réitérait sa sympathie à l'égard de la France de Vichy, rêvait à voix haute d'une Europe "boréale" (comprenez: blanche) grâce à l'alliance avec la Russie de Poutine, entre autres. Propos considérés comme inacceptables par sa fille, tout à son entreprise de nettoyage de la façade du parti.</div>
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Mais dans cette affaire, le plus saillant n'est pas ce conflit familial et les analyses freudiennes de bistrot qu'on élabore volontiers ici et là à propos de cet affrontement: le plus marquant, c'est ce qu'il nous dit de la mémoire en politique et de la façon de l'aborder.</div>
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Jean-Marie Le Pen est une synthèse historique à lui tout seul. Il a accompli l'exploit, depuis 1972, d'agréger autour de sa personne la quasi-totalité des chapelles et groupuscules de l'extrême-droite française: nostalgiques de Vichy, voire de l'"Europe nouvelle" façon swastika, rescapés revanchards des batailles perdues de la décolonisation, catholiques intégristes à poil ras, croisés de l'Occident genre John Wayne dans "Les bérets verts", ex-poujadistes... Bref, un rassemblement de cocus de l'Histoire, si on considère le niveau de frustration et de colère que les uns et les autres ont, à des titres divers, dû ressentir entre 1945 et aujourd'hui devant l'évolution du monde en général et de la France en particulier. En tant que tel, il représente et revendique toutes ces strates historiques - y compris un tropisme antisémite.</div>
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Sa fille Marine, au contraire, se situe résolument dans un éternel présent et se contrefout - sincèrement, n'en doutons pas - du fait que De Gaulle ait laissé fusiller Brasillach en 1945 et parlé de l'auto-détermination des Algériens en 1961, pour ne prendre l'exemple que de ces deux marqueurs symboliques. Qu'est-ce donc que la fameuse entreprise de "dé-diabolisation" du FN sinon l'effacement de toute historicité, de toute mémoire du parti qu'elle dirige? De fait, en contraste flagrant avec le Front National de papa - vieux kroumir pétri d'Histoire - celui de sa fille a une mémoire de poisson rouge et il voudrait nous faire croire qu'il ne vient historiquement de nulle part.</div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4KdHAcZsbYVXGbSkuyLs9LoLB9vdRLglrgB5h08gUI9rqjvwpTK5G6N8gnWzP6Hbi_48ofnS-pCx5S6ptN29KESC3J5xIE2e8lO-iBl5261Atk5AJsWscvl6egdtXpAks3cp1JATZ3Pyt/s1600/poisson-rouge-bocal.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="175" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4KdHAcZsbYVXGbSkuyLs9LoLB9vdRLglrgB5h08gUI9rqjvwpTK5G6N8gnWzP6Hbi_48ofnS-pCx5S6ptN29KESC3J5xIE2e8lO-iBl5261Atk5AJsWscvl6egdtXpAks3cp1JATZ3Pyt/s200/poisson-rouge-bocal.jpg" width="200" /></a></div>
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Par ailleurs, tout porte à croire - notamment son pseudo "voyage officiel" en Israël lors de la campagne présidentielle de 2012- qu'elle cherche à se rapprocher de la fraction la plus extrémiste des Juifs de France, sur le thème: nous non plus, on n'aime pas les Arabes (pardon: l'"islamisme"). A ce sujet il n'est pas anodin que dans son appel au boycott, Le Pen père ait hier relevé le fait que Roger Cukierman, président du CRIF, ait dit de sa fille qu'elle était "irréprochable" et que Florian Philippot (qualifié de "socialo-gaulliste") ait choisi Maître Goldnadel comme avocat. Entre les lignes on peut s'autoriser à lire: "ma fille est enjuivée, c'est pour ça que les grands principes de notre parti partent à vau-l'eau".</div>
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La gué-guerre en cours au sein du Front National peut bien être qualifiée de conflit de générations, mais c'est de générations <u>politiques</u> qu'il faut parler. Dans son effort de ripolinage, Marine Le Pen est résolument de son époque: on y "tweete" ses réflexions de l'instant et/ou on raconte son caca du matin sur Facebook, en faisant semblant de croire que ces moments partagés annulent et remplacent tous les précédents, en attendant d'être supplantés par les suivants. Le "présentisme", on appelle ça. Ce syndrôme, toutes proportions gardées, on le retrouve également chez le couple Hollande-Valls (fi du passé "socialiste", fût-il récent comme les promesses de campagne de 2012, vive l'éternel présent de la gestion de la "trajectoire budgétaire") ou chez un Sarkozy ("J'ai changé, vous allez voir"). Présentisme bien évidemment en phase avec le rythme virevoltant des médias, à l'heure d'Internet et de l'information en continu.</div>
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Alors au sommet du FN, on aimerait bien se débarrasser du vieux: non pour des questions de préséance ou de pouvoir, mais tout simplement parce que dans la stratégie de conquête de Marine Le Pen, l'amnésie est perçue comme un atout. Or Jean-Marie Le Pen persiste, au contraire, à dire d'où il vient. Notamment, entre autres, d'un univers politique où la judéité est, en soi, suspecte.</div>
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Cela étant, il n'est pas dit que le vieux kroumir ait forcément tout faux face au poisson rouge, il n'est pas dit qu'en politique l'Histoire ait à laisser la place à une éternelle contemporanéité. Marine Le Pen peut bien se raconter que sa formation est rénovée du sol au plafond et se réjouir du fait que le porte-parole du lobby pro-israélien (plutôt que de la communauté juive, soyons précis) la juge "irréprochable", il n'en demeure pas moins que les cadres et les militants de son parti et, dans une large part, ses électeurs, eux, ne viennent pas de nulle part et, surtout, que leurs attitudes et leurs discours font écho, <i>volens nolens, </i>à des mouvements d'idées du passé, même s'il n'en sont pas la copie conforme. Faire semblant de l'oublier c'est non seulement prendre les gens pour des cons, mais aussi se condamner à terme en tant que porteur d'un discours politique: Hollande se les bouffera un jour d'avoir cajolé les lobbies grand-patronaux alors qu'il vient de la gauche, Sarkozy ne se remettra sans doute pas d'avoir (entre autres) couvert les combines Bygmalionesques alors qu'il est issu d'une droite qui a, historiquement, prôné l'ordre et le mérite. "Du passé, faisons table rase", c'est une chimère.</div>
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Jean-Marie Le Pen peut bien, avec l'âge, ressembler de plus en plus à sa propre caricature. Il n'empêche qu'il est porteur d'une "vérité historique" que sa fille, un jour ou l'autre, finira bien par se prendre dans la gueule. Car fort heureusement, la maladie d'Alzheimer n'est pas une pandémie. Enfin, j'espère.</div>
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Ciao, belli.</div>
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Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-72664878801065652112015-03-26T00:24:00.000+01:002015-03-26T07:05:43.226+01:00"Eh Manu, rentre chez toi...<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #990000; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"><b><span style="font-size: x-large;">... E</span></b></span><span style="color: #990000;">lle nous barbe, ta fausse peur. Le FN va grimper, pis tu gonfles l'électeur"</span>.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBDFvlKslNeujgl9pfH0saQn5CWKq5RgvsI0O-48ee8uoQY_NEpRDu_uLAzPykw_GwKWXnD8WN3WObIULLnJ1Wgr6SDt4njY60BR9TgOT5z5FFXixoS5qxKIZbt6_CEREtsNKWbunfJCH9/s1600/2982135929_1_3_wTPG9rP5.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBDFvlKslNeujgl9pfH0saQn5CWKq5RgvsI0O-48ee8uoQY_NEpRDu_uLAzPykw_GwKWXnD8WN3WObIULLnJ1Wgr6SDt4njY60BR9TgOT5z5FFXixoS5qxKIZbt6_CEREtsNKWbunfJCH9/s1600/2982135929_1_3_wTPG9rP5.jpg" height="317" width="320" /></a></div>
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<i>Merci à Renaud de nous avoir pondu, un jour de 1981, une jolie chanson qui s'appelait "Manu". Un prénom d'actualité, et du, coup, en cet entre-deux tours d'élections départementales, une occasion de détournement que je ne saurais manquer.</i></div>
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C'est qu'il s'est beaucoup démené, le premier ministre de la France, pour cette campagne électorale. Il est allé, par monts et par vaux, expliquer à qui voulait l'entendre que le péril suprême en ce début de printemps, c'est la montée du Front National. Et que la seule façon de contrer ce qui constitue une menace contre la République/les valeurs républicaines/la démocratie (au choix, ou tout cela ensemble) c'est de voter pour les candidats du PS, ceux de la droite dite "parlementaire" (signe distinctif qui durera ce qu'il durera) étant compromis par les ambiguïtés idéologiques de ses leaders, tandis que les autres candidats de gauche n'amenaient que de la division. Le coup du vote utile, certes, rien de nouveau mais là, attention: la République est en danger, ça rigole plus. C'est que les sondages annonçaient un FN à 30%, devant les candidats de la droite classique, fouyouyou.</div>
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<br /></div>
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Bon, finalement, au vu des résultats du premier tour, le Front National n'est pas "le premier parti de France" (pour peu qu'on ne sépare pas les résultats de l'UMP de ceux des "centristes" qui leur sont alliés). Et le premier ministre de s'en réjouir plus ou moins ouvertement, en dépit de la formidable raclée que subissent, au final, les candidats du PS. Tout juste s'il ne nous gratifie pas d'un "tant que je serai là, <i><span style="color: #990000;">no pasaran</span></i>".</div>
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Mais bon, 25%, le FN, quand même. Le tout sur fond d'un niveau de participation plus qu'honorable pour un tel scrutin. Une chiée de "cantonniers" bleu-blanc-rouge en perspective, voire la prise de contrôle d'un ou deux départements (l'Aisne et/ou les Bouches-du-Rhône), si l'on en croit les analyses des experts électoraux. "<i><span style="color: #990000;">Pasaremos</span></i>", répond une Marine Le Pen plus triomphante que jamais. Et tous les médias, en choeur, de nous expliquer que la France s'installe désormais dans le "tripartisme". </div>
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<br /></div>
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<span style="color: #990000;">"Eh, ferme-la, Manu, il est là, le FN. Une élection d'perdue, c'est la poisse que t'amènes"</span>.</div>
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<br /></div>
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Alors en cette énième manifestation de la montée du parti des Le Pen, il me semble bon de rappeler un certain nombre de vérités:</div>
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</div>
<ul>
<li>La plus triviale, pour commencer: un sondage n'est pas une prédiction. Et quand bien même... Si l'interrogation d'échantillons nationaux pouvait en quoi que ce soit anticiper le résultat combiné d'une centaine de scrutins locaux, ça se saurait. Dès lors se réjouir que le FN ne fasse "que" 25% au lieu des 30% "prévus" c'est sans doute se raconter des histoires, en tous les cas c'est surtout faire preuve d'une imbécillité consternante</li>
<li>Le "tripartisme" s'est installé dès lors que le "bipartisme" s'est avéré, à tort ou à raison, figurer l'affrontement artificiel du "pareil au même" - revival du "bonnet blanc, blanc bonnet" de feu Jacques Duclos - pour un grand nombre d'électeurs. Le "Tiers-Etat" de masses plus ou moins abstentionnistes, plus ou moins volatiles, s'est cristallisé en "Tiers-Parti" dès lors qu'une offre politique aux allures d'alternative a émergé d'un ripolinage (même ténu) des vieilles lunes national-populo-xénophobes. Le "tripartisme" n'est pas un phénomène en soi - c'est la forme que prend en France, comme en Hongrie ou en Grèce, une crise politique profonde des démocraties occidentales - ni une nouveauté - ce qui est nouveau, c'est que ça se voit</li>
<li>Si le FN progresse, ce n'est pas parce qu'il se pose en alternative des "grands" partis de droite et de gauche. Cette dimension est secondaire, d'une part parce qu'il aspire explicitement à grandir, d'autre part parce que pour ce qui est des alternatives, le choix ne manque pas - extrême-gauche, écologistes, souverainistes, voire abstention. S'il progresse, c'est qu'un nombre croissant d'<i>électeurs</i> se retrouvent dans les idées qu'il défend. Et au coeur de ces idées, il y a la légitimation du rejet de la coexistence, déjà vécue dans les faits ou anticipée, avec les populations d'origine immigrée, immigration récente ou ancienne. Si le Front National n'avait pas, au coeur de son ADN politique, la fameuse "préférence nationale", il n'intéresserait personne. Le vote FN est un vote d'adhésion, pas une "protestation" ou "l'expression d'une colère". Ce vote progresse car la méfiance, la peur et le mépris vis-à-vis des Noirs et des Arabes (pour faire court), qui ne datent pas d'hier, ont trouvé, aujourd'hui plus qu'hier, à s'exprimer sur le plan <i>électoral, </i>et non plus seulement<i> </i>aux comptoirs des bistrots</li>
<li>Si ces (vieilles) idées se mesurent désormais en termes électoraux, c'est que l'offre électorale "normale" en est précisément dépourvue, d'idées (vieilles ou neuves), et pour cause: cinq ans de vaine agitation Sarkozyenne et trois ans de non moins vains compromis Hollandiens laissent les "grands" partis , littéralement, sans voix. C'est singulièrement vrai des représentants du Parti Socialiste: le président et le gouvernement issus de ses rangs ont troqué la volonté politique contre une gestion plus ou moins habile des desiderata de tout ce que cette république crépusculaire compte de lobbies influents: hauts fonctionnaires de Bercy, banquiers (interchangeables, au demeurant), agriculteurs productivistes, syndicats patronaux, transporteurs routiers, marchands de canons ou de médicaments, EDF... tout en adhérant sans réserve à la doxa néo-libérale qui règne actuellement au sein des institutions de l'"Union" Européenne. Et tout ça pour quoi, face aux désastres humains du chômage et du sous-emploi de masse? Pour rien</li>
</ul>
<div>
Aussi, lorsque Manuel Valls s'agite aux tribunes des meetings du PS, brandit l'étendard des "valeurs républicaines" et fustige Marine Le Pen, non seulement il ne dit pas autre chose que Nicolas Sarkozy - "c'est moi ou le Front National" - mais en plus il fait montre d'un culot pyramidal, le genre de culot qu'on ne retrouve guère que chez les pompiers pyromanes.<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
Le second tour de ces élections départementales confirmera la vacuité de cette agitation - le PS peut s'attendre à une belle défaite, en attendant une rouste tout aussi spectaculaire aux régionales et le FN continuera de marquer des points. Mais on reviendra bien vite exalter la "compétitivité des entreprises" et les "réformes nécessaires", sujets bien plus importants que ce qui peut bien se passer dans l'agora politique.</div>
</div>
<div>
<br /></div>
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<span style="color: #990000;">"Eh déconne pas, Manu, lâche un peu le FN, une élection d'perdue, c'est dix patrons qui r'viennent"</span>.</div>
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Hasta la vista, compadres</div>
Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-24642057138276958862015-02-03T00:58:00.000+01:002015-02-03T01:37:29.226+01:00"Riwal", y a maldonne<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #990000; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: x-large;"><b>C</b></span>onnaissez-vous Frédéric Chatillon? Jusqu'il y a peu, moi non plus.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Agé de 46 ans, ancien dirigeant du Groupe Union Défense <i>(G.U.D., syndicat étudiant fascistoïde, notoirement plus porté sur le maniement des nunchakus que sur l'organisation de débats en amphi)</i>, ce monsieur a été mis en examen le 23 Janvier pour "escroquerie", "faux et usage de faux", "blanchiment", "abus de biens sociaux" et "blanchiment d'abus de biens sociaux". Bref, si je ne m'abuse, la totale ou presque en matière de délinquance financière.</div>
<div style="text-align: justify;">
Que lui reproche t'on au juste? D'avoir, au travers de l'agence de communication qu'il dirige, sur-facturé des prestations en vue de campagnes électorales, prestations que ses clients auraient payé grâce à des prêts à taux usuriers octroyés par un micro-parti soutenant une personnalité politique majeure. Bref, d'être au centre d'une carambouille, d'une "Pompe à Phynances" Ubuesque. Même si ce n'est qu'un détail de l'Histoire post-seconde guerre mondiale: la personnalité politique en question, c'est Marine Le Pen, amie dudit Frédéric Chatillon qu'elle a connu sur les bancs de la Faculté de Droit Paris 2 Assas, bastion du G.U.D., justement.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Alors évidemment, ça ricane sévère chez les bien-pensants-politiquement-corrects-au-coeur-du-système-politico-médiatique: "Ouais ouais, on fait moins sa maline, maintenant, tête-haute-mains-propres, mon cul, oui".</div>
<div style="text-align: justify;">
Moi je dis, c'est pas juste. D'abord parce que mise en examen ne signifie pas culpabilité, il y a la présomption d'innocence, des tas de gens respectables comme Jérôme Cahuzac, Nicolas Sarkozy, Eric Woerth, Patrick Balkany, Jean Tibéri ou Dominique Strauss-Kahn nous l'ont expliqué et nous l'expliquent chaque jour que les dieux font, fût-ce via leurs avocats respectifs. Ensuite parce que quand bien même ces actes répréhensibles seraient avérés, ils ne seraient rien d'autre qu'une preuve, cette fois incontestable, que le Front National est un parti comme les autres. En d'autres termes, c'est çui qui dit qui y est.</div>
<div style="text-align: justify;">
Par ailleurs, pas de quoi fouetter un chat. Les victimes de cette manip' sont des gens qui se sont présentés comme candidats au nom du Front National, alors de deux choses l'une: soit ils croyaient dur comme fer à l'exceptionnelle intégrité de leur petite boutique dans un monde de "tous pourris", alors ça leur ouvrira un peu les yeux, à défaut de l'esprit; soit ils n'y croyaient pas, donc ils se foutaient de la gueule du monde, alors c'est bien fait pour leur tronche. Bref, a priori je m'en tamponne allègrement, de cette histoire.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<b><span style="color: #990000; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: x-large;">S</span></b>auf que. Sauf qu'il se trouve que la société dirigée par monsieur Chatillon, présumée aspirateur à pognon façon Bygmalion, porte un nom qui est en fait un prénom: le mien. Alors depuis quelques temps tombent sous mes yeux atterrés des trucs comme ce qu'on peut lire dans un article du "Monde" daté du 29 Janvier: <i>"C'est Riwal qui conçoit, fait imprimer le matériel électoral frontiste (affiches, tracts) et fabrique les (...) kits obligatoires destinés aux candidats du parti d'extrême-droite"</i>. Mais non, c'est pas moi, putain! Ou bien, dans "Libération" le 25 Décembre: <i>"En 2012 déjà, Riwal avait fait l'objet d'une enquête demeurée sans suite après un signalement Tracfin, la cellule anti-blanchiment de Bercy"</i>. Non mais oh, ça va, oui? Au premier abord ça énerve, forcément.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Au deuxième aussi, d'ailleurs. Non, mais qu'est-ce qui lui a pris, à cet ancien tabasseur de "bolchos", de choisir mon prénom pour désigner son petit business de "communication" de mes deux?</div>
<div style="text-align: justify;">
Si ça se trouve, c'est une idée lumineuse de sa copine de fac: pensez donc, avec son patronyme breton, elle lui aurait bien suggéré de choisir une dénomination à consonance celtique. A moins que ça ne vienne du patriarche, Jean-Marie <i>himself</i>, allez savoir. D'ailleurs le nom du micro-parti sus-mentionné, c'est "Jeanne", comme l'autre, celle dont il nous rebat les oreilles depuis tant d'années chaque 1er Mai. Il y a, je n'en doute pas un seul instant, une foultitude de respectables <i>Jeanne </i>que cette homonymie avec le micro-parti du clan de Montretout doit furieusement agacer. Mais au moins peuvent-elles se consoler en se disant que Jeanne d'Arc est une figure historique connue et que l'adoration dévote que lui témoignent les Le Pen et leurs amis est tout aussi connue.</div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
"Riwal", déjà, au niveau des associations spontanées, c'est moins évident. Figurez-vous que c'est le nom que portait au Vème siècle un prince originaire du comté de Gwent, au Pays de Galles, roi de Domnonée, sur l'île de (grande-) Bretagne. Au début du VIème siècle, un autre Riwal, à la tête d'émigrés chassés de Bretagne par les Saxons, débarque en Armorique et se retrouve souverain d'une nouvelle Domnonée (couvrant en gros l'est de la Bretagne continentale actuelle).</div>
<div style="text-align: justify;">
Contrairement à "Jeanne", celle que l'on n'a pas crue et qu'on a fini par avoir cuite, ces personnages historiques ne jouissent pas d'une notoriété qui ferait de "Riwal" une dénomination finalement neutre. Du coup, ça peut susciter la curiosité chez tout un chacun. Et, au final, si "l'affaire Chatillon" prend de l'ampleur, ce qui est loin d'être incertain, voilà mon prénom synonyme de magouilles aux oreilles du plus grand nombre, de magouilles opérées par des fachos, qui plus est.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Il y a préjudice, moi je dis. Comme il est peu probable que cette malencontreuse coïncidence m'autorise à réclamer des dommages et intérêts, j'aimerais au moins contribuer à pourrir un peu l'existence de ces personnages.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh3a8Vk5V9EF1leUwLHGyDrCSdVc6UeEWun1q8gpP4I2nmftKl8HPzc5dLDdigKWw_m3EFTa_rCApggGQhZ7xLUxBaewj88N1kGM4nS919mj37SEuwPw_BEJFcSuqyciaiLWz9bZPzN9UmF/s1600/images.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh3a8Vk5V9EF1leUwLHGyDrCSdVc6UeEWun1q8gpP4I2nmftKl8HPzc5dLDdigKWw_m3EFTa_rCApggGQhZ7xLUxBaewj88N1kGM4nS919mj37SEuwPw_BEJFcSuqyciaiLWz9bZPzN9UmF/s1600/images.jpg" height="320" width="272" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #990000; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: x-large;"><b>O</b></span>yez, oyez, qu'on se le dise, si ce prénom m'a été donné par mes parents il y a un peu plus d'un demi-siècle, c'est pour deux raisons principales: d'une part il évoque les temps historiques d'une Bretagne qui avait encore un bon millier d'années d'indépendance devant elle, d'autre part parce que ce prénom n'a pas d'équivalent en Français. Bref, c'était un acte militant, et ce militantisme vomissait le concept de "France éternelle" cher à Jean-Marie et sa descendance.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Monsieur Frédéric Chatillon ou ses commanditaires se sont crus malins en choisissant "Riwal", ils ont dû se dire que ça donnait un côté "de souche" à leur agence de com'. Un ami et collègue me faisait remarquer aujourd'hui que son prénom à lui ne risquait pas d'avoir été choisi - il s'appelle Farid.</div>
<div style="text-align: justify;">
Seulement, y a maldonne. Oui, "Riwal" c'est "de souche"... Mais d'une "souche" historiquement plus profonde que ne le sont les "racines" de l'Etat français (mettons l'ordonnance de Villers-Cotterêt, en 1539), sans parler de celles de la nation française, concept encore plus tardif. Et donc une "souche" somme toute étrangère à la France. A tout le moins, ce que le prénom "Riwal" est censé évoquer est aux antipodes du nationalisme français étriqué, du général Boulanger à Le Pen, en passant par Maurras et Pétain.</div>
<div style="text-align: justify;">
Bref, "Riwal", c'est un prénom de colonisé mais ils ne le savaient pas, ces cons.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Alors je vous en prie, chers-ères lecteurs-trices, faites circuler ce papier, diffusez-le tout autour de vous, ça sera ma revanche symbolique. Et avec un peu de chance, qui sait, il sera lu par quelques caciques du Front National, et ça leur fera les pieds...</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
A wech all</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-41565725150507206092015-01-20T01:23:00.000+01:002015-01-20T17:38:39.695+01:00Aux "Charlie" d'un moment<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #990000; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: x-large;"><b>Q</b></span><span style="font-family: inherit;">uatre millions de "Charlie", le 11 Janvier, vraiment? Si on désigne par "Charlie" les défenseurs, envers et contre tout, de l'irrévérence, sûrement pas. Mais il y a que par un étrange ruse de l'Histoire, </span>la mouche-dans-le-lait <span style="font-family: inherit;">de la presse française, "Charlie Hebdo", s'est en quelques jours métamorphosé en symbole </span>consensuel. Alors bien sûr la folie meurtrière des jihadistes n'a pas frappé que les rigolos aux crayons entre les dents et leurs collègues, il y a eu d'autres victimes - policiers froidement abattus, quidams massacrés parce que Juifs. Mais le fait est que le sursaut cathartique du 11 janvier qui mobilisa les foules de façon inédite se déploya, <i>volens nolens</i>, sous la bannière de l'hebdo satirique. "Charlie" n'est pas la France, c'est incontestable, mais une bonne partie de la France s'est mise à "être Charlie" l'espace d'un moment. On a glosé - et on glosera encore longtemps - sur les causes profondes et les conséquences probables de ce moment. On dira simplement, ici, qu'il fut réjouissant. "Merci pour ce moment", serait-on tenté d'écrire, si l'expression n'était pas si irrémédiablement galvaudée.</div>
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Comme promis - et comme le garantissaient les tombereaux d'Euros déversés de toute part sur l'équipe survivante - un nouveau numéro de "Charlie Hebdo" est sorti le mercredi 14 janvier. A la une, comme chacun sait, le dessin d'un Mahomet empreint de compassion, la larme à l'oeil, portant l'affichette "Je suis Charlie". Sympa, d'un certain point de vue. Mais aussi, on l'aura compris, un monumental bras d'honneur: "vous avez cherché à nous anéantir parce que nous avons persisté à caricaturer Mahomet, allez vous faire foutre".</div>
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Et là, du coup, fin de la séquence "émotion". Aux images de la manifestation bon-enfant ont succédé, sur les écrans, celles de foules en colère au Niger, au Sénégal, au Pakistan, au Mali, en Algérie, et que je te brûle des drapeaux français, et que je te proclame la gloire du "martyr" des frères Kouachi et de leur pote Coulibaly, et que je te hurle ma fureur-de-musulman-offensé-dans-sa-foi, et que je te promets la destruction pour tous les mécréants, inch' Allah. Des morts, des blessés, le Quai d'Orsay nous encourage à collectivement serrer les miches. Sous nos contrées, par ailleurs, se font entendre bien sûr les voix de musulmans qui nous expliquent que non, c'est pas bien de représenter le prophète, ce numéro de "Charlie" post-fusillade est une insulte. Mais aussi celle du pape François nous expliquant en substance que la liberté d'expression, oui oui, c'est très important, à condition toutefois qu'elle n'offense pas les religions. (<i>Pourtant, hein, le pape François, si Vatican-II-compatible, espoir de revanche des cathos progressistes... Mais bon, que voulez-vous, il est pape. Et un pape ça n'admet pas qu'on s'en prenne à la religion, c'est le métier qui veut ça, de la même façon que les banquiers ne supportent pas qu'on remette en cause le bien-fondé des produits financiers dérivés</i>).</div>
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Et là, certains découvrent un truc incroyable: "Charlie Hebdo" fait de la provocation. Et s'en offusquent, tels Mia Farrow, découvrant qu'elle a enfanté l'antéchrist, dans "Rosemary's baby" de Roman Polanski.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiCT0jKa_dg3vG517Ynyivi7HEp2MdI5YroJ4aIHbuh1vYiPFH4NMGiKYAQ3tIbr7ilA1DRG_0Sh2rB3PcS7qng-Odx4iltbNo0FXEpp9-VoefZLL1PkOqsPQRpwlBaC8u40cgOIpdTpsmq/s1600/Unknown.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiCT0jKa_dg3vG517Ynyivi7HEp2MdI5YroJ4aIHbuh1vYiPFH4NMGiKYAQ3tIbr7ilA1DRG_0Sh2rB3PcS7qng-Odx4iltbNo0FXEpp9-VoefZLL1PkOqsPQRpwlBaC8u40cgOIpdTpsmq/s1600/Unknown.jpg" height="212" width="400" /></a></div>
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Autour de moi j'ai entendu, ces derniers jours, des trucs comme "là, ils jettent de l'huile sur le feu" ou "tout de même, après le 11 Janvier, ils auraient dû s'efforcer de rassembler plutôt que de diviser" ou bien "franchement, en ce moment, on n'avait pas besoin de ça". Je doute que mon entourage soit statistiquement représentatif de grand-chose mais, qualitativement, mon petit doigt me dit que ce type d'opinion est assez répandu. A tout le moins, la question se pose de savoir si cette "une" est ou non une bonne idée et, en tout cas, il est à peu près certain que nombre de "Charlie" du 11 Janvier se sentent trahis, quelque part.</div>
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A ces "Charlie" d'un moment, il conviendrait de rappeler un certain nombre d'évidences:</div>
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<li>Si "Charlie Hebdo" ne tirait qu'à quelques dizaines de milliers d'exemplaires avant le 7 Janvier, c'est pour une raison bien simple: il ne plaisait pas à tout le monde. De fait, avec plus ou moins de bonheur, de bon goût et de talent, "Charlie Hebdo" entend faire rire en énervant, c'est sa raison d'être</li>
<li>Pour un athée comme moi, les religions sont des systèmes de pensée, des visions du monde parmi d'autres et non au-dessus des autres. Un croyant, qu'il soit chrétien, juif, musulman ou bouddhiste a le droit de penser le contraire, mais pas de chercher à m'imposer son point de vue par la coercition. Ni moi, de les forcer à adhérer au mien </li>
<li>Car la République Française, comme d'autres pays en Europe et dans le monde, est laïque: religion et absence de religion y sont également respectables - pas de surmoi des "racines chrétiennes"</li>
<li>C'est pourquoi ladite République autorise ses citoyens, <i>s'ils le veulent, </i>à dépenser quelques Euros pour rire de Jésus, Mahomet ou Moïse et, de fait, un éditeur à leur procurer un journal qui racontera des conneries sur Jésus, Mahomet ou Moïse, justement, en échange de cet argent</li>
<li>Un(e) croyant(e) a le droit de se sentir offensé(e) par ce genre de transaction, mais à partir du moment ou rien ni personne ne l'oblige à l'effectuer lui(elle)-même, le mieux qu'il(elle) ait à faire c'est de penser à autre chose</li>
</ul>
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A partir de là, regretter que "Charlie" fasse du "Charlie" même s'il est temporairement subventionné par l'Etat et soutenu par des centaines de milliers de dons anonymes, c'est n'avoir rien compris au film. Alors oui, il est vrai que des musulmans de par le monde sont ulcérés par cette énième "provocation" des vilains petits canards de "Charlie", jusques et y compris en nos terres européennes. Et que parmi ces gens, il se trouve potentiellement des individus et des groupes dangereux, nous sommes désormais bien placés pour le savoir.</div>
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Cela étant il ne faut rien lâcher aux minorités radicales, qui par ailleurs n'ont pas attendu "Charlie" pour semer la mort et la désolation. Et il ne faut pas imaginer que "Charlie" se devrait de réserver un traitement de faveur aux musulmans en général en s'abstenant de titiller leurs tabous, sous prétexte qu'il seraient déjà victimes de discrimination, de racisme etc... Au contraire: lorsque l'Islam est tourné en ridicule, les musulmans sont traités à l'égal des chrétiens ou des juifs, en tout cas pour ce qui concerne "Charlie Hebdo". L'intégration, ça s'appelle.</div>
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En Septembre 2012, je critiquais <a href="http://helvetia-atao.blogspot.ch/2012/09/charlie-does-surf.html" target="_blank">ici-même</a> le côté un peu opportuniste et répétitif du remuage de tronçonneuse dans la plaie que faisait "Charlie" à propos de l'Islam. Mais ça, c'était avant. Désormais, qu'on aime ou qu'on déteste "Charlie Hebdo" sans réserve ou juste de temps en temps n'a strictement aucune importance. Ce qui compte, c'est d'avoir envie qu'il existe tel qu'il est, c'est-à-dire "irresponsable"- d'ailleurs c'est marqué dessus.</div>
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Aux "Charlie" d'un moment je dirai donc que l'important, ce n'est pas d'"être" (ou avoir été) "Charlie": c'est de laisser "Charlie" être ce qu'il est, même si ça fait parfois mal au cul.</div>
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Ciao, belli.</div>
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Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-11951120523048314642015-01-08T00:48:00.000+01:002015-01-10T17:09:55.982+01:00"Charlie" assassiné<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #990000; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: x-large;"><b>T</b></span>ristesse, accablement, bien sûr et avant tout. Aujourd'hui, on a assassiné "Charlie Hebdo". Pour de vrai. Difficile de se résoudre au fait que Cabu, Wolinsky, Bernard Maris, Tignous et Charb aient disparu du paysage. Comme pour Coluche ou Reiser, je vous fiche mon billet que nous serons nombreux, dans quelques années, à nous dire "dommage qu'il(s) ne soi(en)t) plus là pour en parler à sa (leur) manière". Du monde tel qu'il va et ne va pas, et en particulier de la connerie humaine qui pollue nos yeux et nos oreilles jour après jour.</div>
<div style="text-align: justify;">
Colère, dégoût et mépris, aussi, à l'égard de ces illuminés sanguinaires et de ceux qui les inspirent.</div>
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Toutefois tenter, malgré tout, de chercher à se dégager de la posture "tous-unis-contre-le-terrorisme", parfaitement légitime et nécessaire pour ce qui est de la classe politique et des discours officiels, mais un peu courte pour autant qu'on veuille aborder ce drame en "citoyen", comme on dit.</div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRV05NO40gcdC414sZup1XIrksgqrZI3mm3LU2TWv8lcCFE-MbmnUDsILtskD_Khp5nKCYbal1mwIK8oweuMMq6FZ2E1dn8j03OKdT9C0RtuEmfqWrCiQ9xZeyAhlExyNzlP4dh6y2EKDK/s1600/h400_cabu_charlie-hebdo_8_2-1823170d47.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRV05NO40gcdC414sZup1XIrksgqrZI3mm3LU2TWv8lcCFE-MbmnUDsILtskD_Khp5nKCYbal1mwIK8oweuMMq6FZ2E1dn8j03OKdT9C0RtuEmfqWrCiQ9xZeyAhlExyNzlP4dh6y2EKDK/s1600/h400_cabu_charlie-hebdo_8_2-1823170d47.jpg" height="320" width="311" /></a></div>
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Car il convient de faire deux constats:<br />
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<ul>
<li style="text-align: justify;">Cet attentat est une atteinte à la liberté d'opinion, et donc à la démocratie. C'est un fait: on s'en est pris à des journalistes, des caricaturistes, dont la possibilité d'expression est un des indicateurs les plus fiables qui soit de la nature démocratique d'un régime politique. Pas de libertés politiques voire de liberté tout court sans liberté de la presse, fût-elle perfectible à bien des égards</li>
<li style="text-align: justify;">"Charlie Hebdo" n'était pas n'importe quel organe de presse, dans le paysage médiatique français. Depuis une quarantaine d'années, avec des hauts et des bas mais jamais sans entrain, il usait et abusait de deux ingrédients particuliers: l'humour et l'irrespect - singulièrement à l'égard des religions</li>
</ul>
<div style="text-align: justify;">
Alors même s'il n'aura échappé à personne qu'il est plus facile de mener un assaut contre les bureaux d'un journal, même sous "protection policière" (les guillemets s'imposent, à l'évidence) qu'à un bâtiment militaire, au palais de l'Elysée, voire à la plus anodine des agences bancaires - sachant que les terroristes ne sont pas forcément suicidaires - on est en droit de se dire que la rédaction de "Charlie Hebdo" jouait dans le paysage médiatique un rôle exemplaire. Et que les victimes de l'attentat de ce jour, à Paris, ont été tuées pour l'exemple.</div>
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Aujourd'hui, on a entendu les uns et les autres - journalistes, artistes, politiques, curés, rabbins, imams - nous répéter en boucle qu'il ne faut pas "faire d'amalgame" (entendez: dire haut et fort que tous les musulmans ne sont pas des terroristes en puissance, et inversement) et qu'affirmer son attachement aux principes républicains de tolérance et de "vivre-ensemble" est un impératif catégorique. </div>
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Soit. Ne faisons pas d'amalgame, je suis le premier à en convenir. Mais tant qu'à trier le bon grain de l'ivraie, allons jusqu'au bout: n'amalgamons pas, non plus, "Charlie Hebdo" et le reste du paysage médiatico-politique, fût-ce sous la couverture consensuelle de la "démocratie".</div>
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Car le message des assassins d'aujourd'hui est clair: "Vous pouvez nous bombarder avec vos drônes, nous parachuter des "forces spéciales" sur le coin de la gueule, nous torturer en douce, à la limite on s'en fout. Mais rire de nous et de nos obsessions religieuses, non, ça, c'est insupportable."</div>
<div style="text-align: justify;">
Or cette volonté d'éradiquer l'irrespect en matière de religion, les islamistes radicaux n'en ont pas l'exclusivité même si - là encore, pas d'amalgame - ils portent cette forme d'intolérance à un paroxysme incomparable. C'est précisément le message que clamait "Charlie Hebdo", et à cet égard il n'est pas anodin que d'éminents représentants du christianisme et du judaïsme aient fait cause commune avec les associations musulmanes qui naguère attaquèrent (en vain) le journal en justice. Bref, "Charlie" n'était pas un poil à gratter que pour les fous d'Allah, loin s'en faut.</div>
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Mais le fait est que tout porte à croire que ce sont bien des fous d'Allah qui ont fait le coup, aujourd'hui, pas des obsédés du Talmud ou des Evangiles. Dès lors ce discours contre l'amalgame se voudrait un rempart contre ceux qui font leur beurre avec la peur de l'Islam, un remède contre la Zemmourerie, les Lepénades et les prophètes du "grand remplacement". Noble intention, tant il est vrai qu'il ne va pas se passer longtemps avant que ne se relance un débat sur la "question musulmane". Marine Le Pen a d'ores et déjà clamé qu'il convenait de "nommer le problème", à savoir l'islamisme radical. Affirmation qu'on pourrait qualifier d'enfoncement de porte ouverte, n'était, dans la logorrhée frontiste, cette propension à user du terme "islamistes" plutôt que celui de Nord-Africains, comme autrefois les antisémites distingués parlaient d' "israélites" plutôt que de Juifs, mais passons.</div>
<div style="text-align: justify;">
Cela étant pas d'amalgame, faisons de nouveau le tri et gageons ceci, justement: ni Eric Zemmour, ni Marine Le Pen, ni des journaux comme "Minute", "Le Figaro Magazine" ou "Valeurs Actuelles" ne constitueront jamais des cibles pour les zinzins du Coran. D'une part parce que leur existence-même apporte un surcroît de crédibilité au discours des islamistes - leur islamophobie met les musulmans en position de victimes, et rien de tel que la victimisation pour séduire, de nos jours. D'autre part parce que, fondamentalement, ces gens, ces médias, partagent avec les "jihadistes" un paradigme essentialiste et une obsession identitaire: l'Europe ne saurait être que chrétienne, de même que quelqu'un originaire du "Dar al Islam" n'a d'autre option que de se conformer au Coran et aux Hadiths. Et, de facto, les uns et les autres partagent une même détestation de ceux qui pissent sur la statue du Commandeur, qui se rient des injonctions soi-disant supra-humaines, qui ne respectent ni les dieux ni les maîtres, ni les drapeaux ni les bannières. Bref, les uns et les autres vomissent de toute leur âme les gens comme ceux qui animaient "Charlie Hebdo".<br />
<br />
Or s'il n'existe plus la possibilité d'un "Charlie Hebdo" ou de son équivalent, si l'humour irrespectueux disparaît du paysage, alors n'en déplaise aux pisse-vinaigre et aux piliers d'église, de synagogue et de mosquée, la liberté d'opinion en prend un sacré coup dans la gueule. Je fais partie de ceux qui pensent que le droit à l'irrespect est au moins aussi nécessaire à la santé d'une démocratie que celui au conservatisme le plus étriqué.</div>
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Tristesse, accablement, colère, dégoût, mépris, oui. Envie de hurler que la bêtise sanglante de trois sinistres connards, voire même de douze ou de quinze, ne saurait nous amener à nous méfier a priori de millions de gens normaux, oui. Mais "m'amalgamer" aux bigots, aux racistes, aux homophobes, aux réacs, aux populistes, non, et "unité nationale", mon cul. </div>
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"Charlie", tel que nous l'avons connu, est mort. C'est déjà triste, mais si on laisse n'importe qui pleurnicher sur sa tombe, alors en plus il sera mort pour rien.</div>
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Bonne année à tous, quand même</div>
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Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-816264412193259542014-11-08T02:06:00.001+01:002014-11-08T02:09:01.729+01:00Le Front National, l'étroit Moscoutaire<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #990000; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: x-large;"><b>M</b></span>arine Le Pen veut, paraît-il, adresser une "lettre aux Français" suite au congrès de son parti qui se tiendra à la fin de ce mois. Bon, c'est sympa, une lettre. Ca les changera, les Français, des "cartes postales" de Sarkozy-le-récidiviste.</div>
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Ca vous a un côté littéraire, instruit - presque vieille France, pour tout dire, surtout à l'heure des "tweets" à gogo. Et puis ça laisse entendre une volonté de de s'ouvrir, de clarifier et d'aller loin dans l'explication des choses: tout ça n'avait pas échappé à François Mitterrand en 1988, lorsque sa "Lettre à tous les Français" prit résolument le contre-pied du style bruyant et lapidaire, voire lessivier, de la communication politique du moment - affichage tapageur, clips télévisuels. Tout cela n'était bien sûr qu'une nouvelle astuce de "communiquant" mais bon, sur le coup, nous fûmes nombreux à tomber dans le panneau (pour ce qui me concerne: parce qu'au moins, ça avait de la gueule).</div>
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Tout ça pour dire que, fondamentalement, l'idée d'envoyer une missive, plutôt que de produire un énième clip, laisse entendre qu'on va s'adresser à l'intelligence de l'électeur plutôt qu'à ses émotions de consommateur d'images. La lettre, c'est l'argumentation plutôt que la répétition, le développement plutôt que le résumé. Mais c'est aussi, et surtout, un souci de transparence et d'exhaustivité.</div>
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Dès lors, je me prends à rêver que Marine Le Pen n'oublie pas, dans sa correspondance qui préfigurera sans doute son programme politique pour 2017, d'évoquer sans ambages l'un des piliers de ses orientations en matière de politique étrangère: son tropisme pro-Russe. Je rêve qu'en ce domaine comme dans d'autres - l'Europe, la mondialisation, l'immigration... - elle se mette à annoncer la couleur en toute franchise. Ne serait-ce que parce qu'on aura célébré depuis peu le vingt-cinquième anniversaire de la fin du mur de Berlin.</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEij7F4YJ3V4s5B9lZmpuNWlx9r1kDCvTFFbTVWC8KiNgenf87I9DkLu5b4rIrHRDHQfEjsEGLYsEQ33MXWvMWG21rqxiJBIS0Ft7MktY_N_vYqZmV2TfCcq_dHxaq53qsT4pQOKYykHgKkf/s1600/Img3444.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEij7F4YJ3V4s5B9lZmpuNWlx9r1kDCvTFFbTVWC8KiNgenf87I9DkLu5b4rIrHRDHQfEjsEGLYsEQ33MXWvMWG21rqxiJBIS0Ft7MktY_N_vYqZmV2TfCcq_dHxaq53qsT4pQOKYykHgKkf/s1600/Img3444.jpg" height="263" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Berlin, 1984, vue par votre serviteur</td></tr>
</tbody></table>
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En 1989 s'effondrait le symbole le plus visible de l'existence d'une "autre Europe" dominée par l'Union Soviétique. Cette dernière, in fine, ne s'en remit pas, et cette désintégration de la "maison-mère" à Moscou précipita la chute de ses filiales étrangères, et singulièrement du Parti Communiste Français - désormais réduit, suprême humiliation, à la taille d'une formation trotskyste.</div>
<div style="text-align: justify;">
Ah, le P.C.F.... S'il n'avait pas existé, y aurait-il seulement une extrême-droite en France? Car l'anti-communisme ("primaire, secondaire, et même supérieur", pour reprendre les mots de Jean-Marie Le Pen) comme raison d'être fut longtemps l'apanage de cette droite "nationale" qui fit son beurre de son hostilité à l'égard de l'Union Soviétique. Et, de facto, fustigea avec constance la servilité à peine dissimulée des communistes français à l'égard du "grand frère" de l'Est. Cette droite "nationale" créa même à cet effet, et ce dès les années trente, un adjectif: "<i>moscoutaire</i>". Tout était dit dans ce qualificatif, notamment la nature singulièrement étrangère et "anti-nationale" des communistes et de leurs partisans. Notons que le plus drôle est qu'il se trouva des crétins, au sein de la gauche non-communiste, pour contester cette accusation, avant (au nom de l'anti-fascisme) et après (au nom de la Résistance) la seconde guerre mondiale, alors que s'il est un point sur lequel la droite "nationale" a eu raison avant tout le monde ou presque, c'est bien sur la question de la subordination inconditionnelle des communistes, en tant qu'organisation, aux intérêts de l'Union Soviétique.</div>
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Cet anti-communisme structurel, et pour tout dire ontologique, de l'extrême-droite française, lui permit à maintes occasions de se poser en défenseur de la Liberté - notamment lorsque fut, une bonne fois pour toutes, mise à jour en nos contrées la nature totalitaire du régime soviétique (le "choc" Soljenitsyne à la fin des années 70). De même, les folliculaires d'extrême-droite firent naguère leurs choux-gras de la publication de l'ouvrage de Jean Montaldo sur <i>Les finances du P.C.F. (Albin Michel, 1977), </i>mettant en lumière le rôle d'une certaine "Banque Commerciale de l'Europe du Nord", faux-nez soviétique, dans le maintien à flot des caisses du "parti". Bref, n'eurent été les turpitudes des "moscoutaires", l'extrême-droite et le Front National auraient été bien peine de se trouver des figures crédibles de l' "anti-France". Et donc, quelque part, d'exister.</div>
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Or, de nos jours, la complaisance vis-à-vis de Moscou est de mise, chez les Le Pen. On ne compte plus les voyages de Marine dans la capitale russe, reçue notamment cet été par le président de la Douma. Un récent article de "L'Obs" (édition du 23 Octobre) laissait même entendre que le Front National, à l'instar d'autres formations en Europe comme le parti Jobbik en Hongrie, bénéficierait de financements des oligarques proches du pouvoir russe. Reconnaissance du ventre ou vraie conviction? Marine Le Pen ne manque pas une occasion de fustiger "l'atlantisme" du gouvernement français et les sanctions décrétées par les Etats-Unis et l'Union Européenne à l'encontre de la Russie de Vladimir Poutine. On l'a vu <a href="http://helvetia-atao.blogspot.ch/2014/04/marine-le-pen-nouvelle-creme-franco.html" target="_blank">ici</a>, cette fascination, à l'extrême-droite, pour un pouvoir fort, héraut d'une "civilisation chrétienne" que menacerait le "cosmopolitisme" d'Outre-Atlantique, ne date pas d'hier. Mais justement: si la Russie, à la fin du XXème siècle, a radicalement changé de système économique et social, il ne s'est guère passé de temps avant que, sur le plan politique, les faits ne viennent contredire les mensonges des ultra-libéraux sur les liens prétendument indéfectibles entre économie de marché, d'une part, droits de l'individu et démocratie, d'autre part: on pourra justifier, expliquer la nature du régime Poutine comme on voudra, il n'empêche que, sur le plan des libertés politiques, le pouvoir de l'ex-KGBiste Poutine ne constitue pas un "saut qualitatif" spectaculaire par rapport au soviétisme finissant. Par ailleurs il reste à démontrer que "l'intérêt de la France" est à un <i>revival </i>de l'alliance franco-russe de 1901, dont on sait combien elle contribua à la catastrophe d'Août 14... A tout le moins elle se ferait au prix d'une rupture définitive avec la Pologne et les pays baltes qui, eux, ont payé pour voir.</div>
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Nonobstant, le Front National de Marine Le Pen est aujourd'hui à la Russie de Vladimir Poutine ce que le P.C.F. de Georges Marchais était hier à celle de Leonid Brejnev: une formation satellite, un tremplin vers la constitution de troupeaux "d'idiots utiles". La différence est que les communistes croyaient, ou faisaient semblant de croire, que le pouvoir de Moscou construisait "l'avenir radieux de l'humanité", tandis que le F.N. vit très bien avec le fait qu'il soutient un régime autoritaire et liberticide. Arguant, comme le faisaient naguère nos staliniens nationaux, des compromis récurrents et à peine honteux que font les démocraties occidentales, et en premier lieu les Etats-Unis, avec la défense inconditionnelle de la paix et des libertés dans le monde (les exemples ne manquent pas de ces hypocrisies, il est vrai).</div>
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De fait, la formation de Marine Le Pen peut sans hésitation être qualifiée de "moscoutaire": un parti, faisant l'impasse sur l'Europe non seulement en tant que construction politique mais aussi et surtout en tant que système de valeurs, tourné vers l'Est, y décelant un modèle. Un "parti de l'étranger", en quelque sorte, dont la vision est étroite, subjuguée qu'elle par les "lumières" de Moscou tel un lapin dans les phares d'une automobile, comme autrefois le P.C.F... Singulier chamboulement des figures de la politique, étrange tête-à-queue de l'Histoire. Ou pas, finalement.</div>
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Toujours est-il qu'il serait bon, qu'il serait juste, qu'il serait honnête que Marine Le Pen, dans sa "lettre aux Français", expliquât à ses concitoyens tout le bien qu'il faut penser de la Russie de Vladimir Poutine. Et donc d'un pouvoir politique qui fait assassiner des journalistes et emprisonner ses opposants, qui protège les mafieux, entretient des guerres chez ses voisins et envoie des jeunes femmes dans des camps, pour cause d'irrespect envers la religion et le gouvernement. Il serait bon qu'elle les informe qu'à compter de 2017, si elle est élue, la France opérera un revirement diplomatique la rapprochant significativement de ce pouvoir.</div>
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On verrait alors, pour autant que suffisamment d'électeurs sachent lire, si sa marche vers l'Elysée est aussi irrépressible qu'on le dit. C'est d'ailleurs pour ça que sa "lettre" ne pipera pas un mot sur le sujet, en tout cas pas clairement. On parie?</div>
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A bientôt</div>
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Lire également: <a href="http://helvetia-atao.blogspot.ch/2014/04/marine-le-pen-nouvelle-creme-franco.html" target="_blank">La nouvelle crème franco-russe (Avril 2014</a>)</div>
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Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-72167888957854063772014-09-10T00:32:00.001+02:002014-09-10T01:06:42.227+02:00Le Vide de la Chaise Politique<div style="text-align: justify;">
<b><span style="color: #990000; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: x-large;">F</span></b>in 1965, défendant les intérêts bien compris de l'Etat français - entendez: le maintien d'une Politique Agricole Commune déjà providentielle pour la France et, surtout, repousser à tout prix l'idée d'un début de supra-nationalité - De Gaulle fit pratiquer à son gouvernement la "politique de la chaise vide" au sein des conseils des ministres européens. "Mongénéral" obtint in fine gain de cause, semant la petite graine fructueuse d'une Désunion Européenne promise à un long avenir - mais c'est une autre histoire.</div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiP_QwLEGh1IzGwPmpq_y1yn-2NnajFWrM32Vec5hGUscENrT1DtVPYULcfgP7bDd7DvC6dS4krAVLTHyhZ-wCRCGoNq8DthE5RPIKkky3ErBoEIepXFqA1oSdCkw0vRGPDF8R6QhobHIaG/s1600/chaise-vide.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiP_QwLEGh1IzGwPmpq_y1yn-2NnajFWrM32Vec5hGUscENrT1DtVPYULcfgP7bDd7DvC6dS4krAVLTHyhZ-wCRCGoNq8DthE5RPIKkky3ErBoEIepXFqA1oSdCkw0vRGPDF8R6QhobHIaG/s1600/chaise-vide.jpg" height="202" width="320" /></a></div>
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En cette fin d'été 2014, c'est une affaire entendue, le gouvernement socialiste au pouvoir sera cohérent, hommes et femmes désormais tous alignés, le petit doigt sur la couture du pantalon ou du tailleur. Exeunt les trublions potentiels ou réels, une seule ligne, celle du "Pacte de Responsabilité". J'ai déjà dit <a href="http://helvetia-atao.blogspot.ch/2014/01/francois-hollande-les-mots-et-les-choses.html" target="_blank">ici</a> tout le bien qu'on pouvait penser de cette chimère, rien à ajouter ou à retrancher. Il y a que, désormais associé à l'ambition de réduire les déficits budgétaires tout en freinant la pression fiscale, ce "pacte" constitue l'intégralité du logiciel de la gauche au pouvoir, nonobstant quelques velléités d'ordre sociétal - pour autant que les zozos de la "Manif pour tous" n'y voient pas trop d'objections. Le "pacte", tout le "pacte", rien que le "pacte", fermez le ban.</div>
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Bon, pourquoi pas. A condition, toutefois, de clarifier un certain nombre de points:</div>
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<li style="text-align: justify;">Il faut mettre fin, sans plus attendre, au débat sur le qualificatif qu'il conviendrait d'accoler au nouveau gouvernement Hollande: il se revendique social-démocrate, on le qualifie de social-libéral, et nul doute que le fameux "social-traître" dont usèrent et abusèrent les staliniens est déjà judicieusement ressorti de la naphtaline. Je dis: brisons là. Et posons-nous la question: pourquoi "social"? Va falloir trouver autre chose. </li>
<li style="text-align: justify;">Tandis que le gouvernement gouverne, donc, le Parti Socialiste se lance dans un grand remue-méninges: les <a href="http://www.etats-generaux-des-socialistes.com/?utm_source=Parti+socialiste&utm_campaign=20140819-etats-generaux&utm_medium=email" target="_blank">Etats Généraux des Socialistes</a>, ça s'appelle. Les militants et sympathisants sont invités à faire part de leurs doléances, idées, suggestions et à débattre autour de thèmes comme "Laïcité et République", "Croissance et Social-Ecologie", etc.. Nul doute que ces contributions de la "base" nourriront une profonde réflexion au sein des instances dirigeantes du parti qui, moyennant quelques synthèses habiles, construiront, sinon un programme politique, à tout le moins un réservoir d'options pour la prochaine élection primaire. C'est bien beau, mais au fait, pour quoi faire? De deux choses l'une: soit le P.S. entend représenter la "gauche de gouvernement", auquel cas un gouvernement issu de ses rangs devrait mettre en oeuvre des politiques que le parti préconise ou a préconisé (pas de trace du "Pacte de Responsabilité", à ma connaissance) soit il se contrefout de gouverner, mais à ce moment-là qu'il le dise. Comme la seconde option est peu probable, qu'il annonce clairement aux militants et sympathisants que ses "Etats Généraux" en fait c'est pour d'la fausse, cause toujours, camarade </li>
<li style="text-align: justify;">Au gouvernement comme dans l'opposition, le discours du moment c'est: "soutenez moi, sinon vous aurez Marine Le Pen". Tandis que Manuel Valls entonne l'air de la "République en danger" pour resserrer les rangs d'un P.S. un poil ronchon, le principal argument en faveur du retour en scène de Nicolas Sarkozy est celui qui consiste à le positionner comme le seul candidat crédible face au F.N. (cf. l'avalanche récente de sondages plus ou moins certifiés). De part et d'autre, donc, on est d'accord: Marine Le Pen est au centre de la vie politique, il y a elle et "les autres", qui tentent comme ils le peuvent de se différencier comme challengers potentiels. Seulement voilà, il y a un petit, tout petit détail à régler: pour faire se déplacer des électeurs en nombre suffisant, le coup du "barrage au Front National" ne suffira vraisemblablement pas, en tout cas pas éternellement. Va falloir aller piocher des idées au delà des think-tanks du MEDEF, les uns et les autres. Ou alors dire clairement qu'un gouvernement Marine Le Pen est une option envisageable</li>
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Cela étant posé, revenons à nos moutons. Le "Pacte de Responsabilité" et la dérégulation du marché du travail quasiment annoncée qui va avec sont, à juste titre, qualifiés d'opération de "triangulation": de ce programme, la droite n'a foncièrement rien à redire, sinon qu'elle entend faire de même mais plus fort et plus vite, tout en sabrant ouvertement dans les effectifs de la fonction publique. Pas très audible ni très excitant, tout ça. Partant, cette "triangulation" est qualifiée d'habileté <u>politique</u> par les thuriféraires du couple Hollande/Valls. Et on les rapproche d'un Tony Blair ou d'un Gerhard Schröder. Petite nuance: on peut penser ce qu'on veut de ces deux "modernisateurs" de la Gauche Européenne, il n'empêche que l'un et l'autre ont annoncé la couleur <u>avant</u> de concourir aux suffrages des militants de leurs partis, puis des électeurs. Valls, pour sa part, a été vitrifié aux primaires de la gauche, tandis que Hollande n'a pas mentionné l'ombre d'un commencement de son "pacte" à la noix lorsqu'il était en campagne: bref, Blair et Schröder ont fait de la politique, Hollande et Valls font du bricolage, faussement soutenus par un P.S. qui n'en peut mais et mitonne ses "états généraux" dans une indifférence tout aussi générale. En face, "triangulée" à mort, la droite se complait dans une pathétique bagarre d'egos, où la médiocrité le dispute au cynisme. A côté, le F.N. se nourrit de cette pourriture ambiante, avançant ses "solutions" dont on ne saurait dire si elles sont plus bêtes que méchantes.</div>
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Cinq ans de Sarkozysme - la pensée brouillonne travestie en volontarisme - et vingt-sept mois de Hollandisme - le renoncement face à tous les lobbies déguisé en pragmatisme - sur fond de crise et de chômage, et nous voilà, tels les personnages de "Gravity", confrontés à un vide mortifère, celui de la pensée politique. La centralité actuelle d'une Marine Le Pen en est d'ailleurs le symptôme le plus flagrant, car il faut que ses électeurs le sachent: si leur candidate accède un jour au pouvoir, il ne faudra pas longtemps avant que, tout comme les électeurs de Hollande voire davantage, ils ne se sentent profondément et durablement cocus. Ce n'est pas un pari, c'est une certitude.</div>
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Insondable vacuité que celle du pouvoir et de l'appétit de pouvoir tels qu'il nous sont montrés, en ce crépuscule de la cinquième république. De Gaulle, avec sa "politique de la chaise vide", faisait de la politique. Son lointain successeur trône sur le vide, le vide de la chaise politique.</div>
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A bientôt</div>
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Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-18197391765867682862014-06-05T00:40:00.001+02:002014-06-05T01:04:59.487+02:00Préserver l'hexagonalitude<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #990000; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: x-large;"><b>L</b></span>es lois de décentralisation de 1982 furent, à l'époque, qualifiées de "grand affaire du septennat". Rien que ça. Il est vrai que la victoire de Mitterrand en 1981 devait beaucoup à un refus, largement partagé après Mai 68, du jacobinisme gaullien, fût-il revisité par Giscard. Au bout du compte, cependant, plutôt qu'à l'émergence de robustes et autonomes entités régionales, à l'image des Länder allemands, on assista à une montée en puissance des départements qui fit le </div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgYjzp0aKFt82_t3mzykS_QL33cTHSKFjpdaijbBGHQlGLDnVj_U9skhH6ASrbHYLmVSi7vEZVy8unZU1bhH2os6PJUzELbXQ2PVrXRceiPwRwKw6GvnG4cyaL9Ra7s_wH1_wwkxtrUYobc/s1600/images.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em; text-align: justify;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgYjzp0aKFt82_t3mzykS_QL33cTHSKFjpdaijbBGHQlGLDnVj_U9skhH6ASrbHYLmVSi7vEZVy8unZU1bhH2os6PJUzELbXQ2PVrXRceiPwRwKw6GvnG4cyaL9Ra7s_wH1_wwkxtrUYobc/s1600/images.jpg" height="178" width="200" /></a></div>
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bonheur, entre autres, des publicitaires: il était en effet impensable que chacune de ces entités ne disposât pas d'une "identité visuelle", d'une "stratégie de communication" en lien avec son "positionnement de marque". Anecdotique? Pas forcément, tant était cruciale la nécessité d'encourager un sentiment d'appartenance chez le citoyen lambda. Car "se sentir" de la Saône-et-Loire plutôt que de la Côte d'Or, du Haut- plutôt que du Bas-Rhin, des Côtes d'Armor plutôt que de l'Ile-et-Vilaine, voilà qui était juste et bon. Et vas-y que je te crée des logos, des campagnes de pub à tours de bras, en avant la "différenciation" du 11 (Aude) vis-à-vis du 81 (Tarn), chacun ses Cathares.</div>
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Car l'essentiel était qu'à aucun moment ne fût sérieusement contestée la seule, la vraie "identité" qui soit, celle qui embrasse dans un même mouvement "le Sacre de Reims et la Fête de la Fédération" (pour reprendre les mots célèbres de l'historien Marc Bloch) mais aussi Philippe Auguste et Christine Boutin, Victor Hugo et Gérard De Villiers, Claude Debussy et Mireille Mathieu: l'identité nationale, une et indivisible.</div>
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C'est bien pourquoi la "grande affaire" du premier septennat de François Mitterrand se garda bien de renforcer sérieusement le rôle des régions. C'est bien pourquoi, également, fut écartée d'un revers de main l'idée d'une reconstitution de la Bretagne historique - le retour de Nantes en son sein. "Historique" sans être pour autant antédiluvienne, puisque la séparation de Nantes de la Bretagne date du régime de Vichy, mais qu'à cela ne tienne: la Bretagne sans Nantes ferait moins la fière, Nantes hors de la Bretagne ferait une "capitale" acceptable pour les "Pays de la Loire", une invention de la Quatrième République.</div>
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Trente-deux ans plus tard, un gouvernement socialiste français entend de nouveau rebattre les cartes territoriales. Autre époque, il ne s'agit plus de "changer la vie" mais tout simplement de faire des économies. Et donc - ta-daa! - de faire disparaître les départements, dont on a fini par réaliser qu'en plus des cantons, des communes, des communautés de communes, des régions et de l'Etat, ça faisait un peu beaucoup - le millefeuilles, on appelle ça. Les temps ont changé mais les fondamentaux restent les mêmes: dans un grand effort de simplification et de "rationalisation" de l'action publique, on réalise, dans la foulée, que vingt-deux régions, c'est beaucoup, qu'il faut "clusteriser" ce merdier. Moins de régions, donc, mais plus grandes. Alors, du coup, Nantes en Bretagne, par exemple? Et bien non. Car pas question de remettre en cause les régions existantes: Pays de la Loire il y a, Pays de la Loire il y aura. Les contours des régions sont non-négociables, circulez, y a rien à voir.</div>
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Alors on explique ici et là que tout ça a été fait sur un coin de table de l'Elysée, sans concertation aucune, qu'il s'agissait de ménager à la fois la chèvre (Ségolène Royal, présidente de Poitou-Charentes) et le chou (Jacques Auxiette, président des Pays de la Loire) et, d'une façon générale, de ne pas brusquer les présidents de région, tous socialistes ou presque. Ca a du peser, c'est sûr, et comment ne pas le comprendre: "pacte de responsabilité" aidant, les élus socialistes se ramassent râteau sur râteau. Les élus municipaux, c'est fait; le corps des députés européens a été décimé, ça aussi, c'est fait; reste encore à liquider les conseillers généraux, amenés à disparaître avec les départements, justement. Dans ce contexte de "restructuration" tous azimuths, préserver, au contraire, l'espèce en danger des présidents de région socialistes, c'est une louable intention qu'il convient de souligner.</div>
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Mais ces enjeux de politique politicienne ne sont rien en regard de l'essentiel: garantir "l'unité de la nation", comme l'a véhémentement souligné le Premier Ministre Manuel Valls. Et donc tirer un trait définitif sur une vraie régionalisation, c'est-à-dire une régionalisation qui s'appuierait sur des identités historiques, culturelles, voire linguistiques susceptibles de relativiser la sacro-sainte <i>hexagonalitude</i>. Et donc Nantes en Bretagne, pas de ça, Lisette.</div>
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Les responsables actuels de l'Etat français, comme leurs prédécesseurs et sans aucun doute leurs successeurs, ont la trouille. La trouille que progressivement, parce que l'action publique serait ici un peu plus bretonne, là-bas un peu plus bourguignonne, occitane ou alsacienne, les citoyens de la troisième puissance nucléaire mondiale se sentiraient moins Français. C'est-à-dire indéfectiblement unis et égaux. Ah, l'égalité, l'argument suprême. Peu importe que les promotions de l'ENA comptent moins de fils d'ouvriers que les régiments de paras ne comptent de gauchistes, peu importe que les uns se gavent de stock-options tandis que les autres chassent les promos chez Lidl: la République est perfectible, certes, mais l'idée qu'elle se fait d'elle-même est tellement belle, ça serait trop dommage de s'arrêter à sa réalité.</div>
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Alors à la poubelle, les singularité régionales, ça, c'est bon pour les autres: le Premier Ministre, en meeting politique à Barcelone, s'exprime en Catalan. Mais il ne lui viendrait pas à l'idée d'en faire autant à Perpignan. D'abord parce que ça fait des lustres que la République a fait tout ce qu'il fallait pour que meure cette langue de péquenots. Ensuite parce que quand bien même il se trouverait suffisamment de Perpignanais parlant Catalan dans un meeting du PS, l'idée même de l'unité française serait compromise s'il prenait l'envie à Manuel Valls de s'exprimer autrement qu'en Français, en deçà des Pyrénées. L'unité espagnole, hein, par contre, on s'en fout: elle est tellement moins nécessaire à l'humanité.</div>
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Mais le truc c'est que, crise économique et sociale aidant, l'unité française au prix de la crispation jacobine - nonobstant le bruit que fait Jean-Luc Mélenchon avec sa bouche - n'est d'ores et déjà plus un thème politique légitime pour la gauche, ni même pour la droite parlementaire. A ce petit jeu, d'autres, suivez mon regard, font bien mieux, car ils donnent à l'"identité française" un contenu plus tangible que "le Sacre de Reims et la Fête de la Fédération": un Français doit avoir la peau blanche et bouffer son Dieu le dimanche, plutôt que de s'accroupir devant Lui cinq fois par jour.</div>
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François Hollande et Manuel Valls, par atavisme politique, ne veulent pas d'une Bretagne forte. Ils préfèrent se raconter l'histoire de la République une et indivisible. Et "compétitive", cela va de soi. Les illusions, c'est tout ce qui reste quand la réalité sent la merde.</div>
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A wech all</div>
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Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-27904273493982080352014-05-28T01:02:00.000+02:002014-05-28T01:21:40.623+02:00Comme en Quatorze<div style="text-align: justify;">
<b><span style="color: #990000; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: x-large;">"A</span></b>dieu, vieille Europe, que le Diable t'emporte", un truc que chantaient naguère, de leurs mâles voix aux accents-pas-d'ici, les soldats de la Légion Etrangère.</div>
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Piétinée, envoyée au "Diable", l'idée d'unir le destin de peuples qui ont passé la quasi-totalité de leur Histoire à s'étriper joyeusement. Un peu partout sur le continent, mais singulièrement en France, </div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtsrMspYnVzLxcITOtB-GzW8GJhuGE0Q0e2mbG7udLliHbpijTCBUsBe9i0EV88IffgNr5aQ3w-t4FGSTSFRD_P3oNM1uLFah1khpX688mJwkA3ret4MjRWQ14N72yxKo6f_htUiJSZNZS/s1600/MLP+Time.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: justify;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtsrMspYnVzLxcITOtB-GzW8GJhuGE0Q0e2mbG7udLliHbpijTCBUsBe9i0EV88IffgNr5aQ3w-t4FGSTSFRD_P3oNM1uLFah1khpX688mJwkA3ret4MjRWQ14N72yxKo6f_htUiJSZNZS/s1600/MLP+Time.jpg" /></a></div>
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où triomphe depuis dimanche dernier un Front National qui va envoyer vingt-quatre de ses neuneus au Parlement de Strasbourg. Un Parlement qu'ils abhorrent en tant que tel - l'embryon d'une démocratie fédérale, quelle horreur, pensez donc - mais qu'ils comptent, c'est promis, user comme d'un cheval de Troie, s'alliant avec leurs homologues hongrois, danois, autrichiens... Une alliance d'Européens pour, justement, saboter l'idée même d'alliance d'Européens, un peu comme une fête des voisins dont l'objectif serait que chacun se claquemure au plus vite dans son appartement.</div>
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Car ces gens-là partagent, outre l'obsession de l'immigration, une idée simple: hors du cadre national, point de salut. Les nations, c'est bien, les nations c'est "l'identité", clament-ils haut et fort.</div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_Y5kvK-8TlCOfsMlZVHxnqGatDxDPeYoZeV_hxmXQbPh0ASBOxvJA9OIMneBaANklYHBpn_YpNAFKImQGdFtTDFx1PKWyp0GvpBRgKYgO1gcrD8kijzCDKrmVbohBaV-l3iLYQS1xtVUY/s1600/Unknown.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_Y5kvK-8TlCOfsMlZVHxnqGatDxDPeYoZeV_hxmXQbPh0ASBOxvJA9OIMneBaANklYHBpn_YpNAFKImQGdFtTDFx1PKWyp0GvpBRgKYgO1gcrD8kijzCDKrmVbohBaV-l3iLYQS1xtVUY/s1600/Unknown.jpg" height="320" width="228" /></a><b><span style="color: #990000;">Alors</span></b> <b><span style="color: #990000;">premier constat</span></b>: l'une des choses les plus sidérantes dans les résultats de ces élections européennes, c'est que ce retour de flamme nationaliste coïncide avec le centenaire du déclenchement de la première guerre mondiale. Dix millions de morts, trois millions de veuves, six millions d'orphelins, des millions d'estropiés et de "gueules cassées" et les germes semés çà et là pour le déclenchement de la suivante, car on n'avait pas encore vu le plus beau. Et que trouve t'on, comme idée-force, aux sources de cette catastrophe? Le patriotisme, sous toutes ses formes, de l'arrogance impériale austro-hongroise à "l'esprit de revanche" français, en passant par la paranoïa militariste du jeune empire allemand, sans oublier les ambitions russes, l'inconscience serbe et le sentiment de toute-puissance des britanniques. Les nationalismes ont, en Europe, envoyé les foules au tombeau. On pensait être vaccinés, et bien non: c'est une formation xénophobe, cocardière, tricolore jusqu'à l'écoeurement, lointaine héritière du boulangisme, des anti-dreyfusards et du pétainisme, qui vient de récolter les suffrages d'un quart des électeurs français.</div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
Les électeurs français, tiens, parlons-en. Il se trouve que 57% d'entre eux se sont trouvé d'excellentes raisons pour ne pas aller voter le 25 Mai - j'en connais, nous en connaissons tous. Alors on peut disserter à l'envi sur les motivations des électeurs de Marine Le Pen et arriver, comme votre serviteur, à la conclusion que contrairement à ce qu'on nous assène depuis des années, il s'agit bien d'un vote de conviction et non de "protestation" ou de "colère". Mais ce n'est pas forcément ce qu'il y a de plus grave dans cette histoire. Les plus cons, en l'occurrence, ne sont pas ceux qui apportent leurs suffrages à Marine Le Pen et ses séides: ce sont ceux qui, par leur silence électoral, permettent à ce vote de glaner des victoires, faute de combattants dans le(s) camp(s) d'en face. Aucune excuse à cette connerie-là, encore moins qu'à celle qui consiste à glisser un bulletin "bleu marine" dans l'urne. Car il faut en tenir une sacrée couche pour ne pas avoir vu venir ce bazar: sondages largement relayés et commentés, élections municipales en Mars, on ne peut pas dire que personne n'avait été prévenu. Car il faut vraiment avoir du jeu dans la direction pour imaginer que l'abstention ait un quelconque sens politique: le gouvernement PS me déçoit, les dirigeants de l'UMP sont un ramassis de vauriens, Borloo est malade et Bayrou me fatigue, les Verts sont illisibles, l'extrême-gauche est divisée et impuissante... alors je boude, na? Ce désintérêt, c'est du consumérisme: l'assortiment du magasin ne me plait pas, je me suis trop fait avoir avec des promos alléchantes, alors aujourd'hui je n'achète pas. Comme si on attendait du monde politique ce que précisément on peut lui reprocher: la séduction, le racolage, une relation à l'électeur marquée du sceau de la transaction, du marchandage - un clientélisme à l'échelle nationale - faute de quoi on ira voir ailleurs et, en définitive, nulle part. C'est une tarte à la crème, mais tant pis: chaque jour, dans le monde, des gens sont emprisonnés, torturés ou tués parce qu'ils rêvent à voix haute de pouvoir un jour choisir leurs dirigeants. Alors cette désinvolture de nantis a quelque chose de franchement indécent.</div>
<div style="text-align: justify;">
<b><span style="color: #990000;">Deuxième constat</span></b>: on nous bassine désormais avec un "désaveu de la classe politique" qu'illustreraient l'abstention et le "vote extrême". Il est vrai que ladite "classe politique" en fait des wagons, faisant trop souvent preuve d'un aveuglement proprement stupéfiant. Mais au final, en démocratie, on a la "classe politique" qu'on mérite. En l'espèce, la plupart des électeurs français ont bien mérité le triomphe de Marine Le Pen: je veux parler des 57% d'abstentionnistes qui ont tous les droits, sauf celui de geindre et/ou de nous faire le coup de l'anti-fascisme et du "sursaut citoyen".</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Cette victoire du Front National en France n'en demeure pas moins la conséquence logique d'une construction européenne menée sans Européens, dans tous les sens du terme: je veux parler des peuples, bien sûr, dont on désavoue les choix quand ils ne "collent pas au plan" (cf. le retour par la fenêtre d'un Traité Constitutionnel évacué par la porte), mais également des dirigeants, dont la fibre européenne est le plus souvent fonction de leurs intérêts nationaux (voir l'enthousiasme immuable des Présidents français, de De Gaulle à Hollande, pour la Politique Agricole Commune). Car contrairement à ce qu'affirme la langue de bois Lepéniste, le vrai pouvoir européen n'est pas "à Bruxelles" (la Commission) mais au sein du Conseil Européen (les chefs d'état et de gouvernement). Conséquence logique, également, bien sûr, des ravages d'un néolibéralisme conjugué à un monétarisme obtus. Mais conséquence logique, surtout, d'un scrutin totalement inepte, aux modes divers, désynchronisé, qui transforme un exercice démocratique unique en son genre en une somme de petits scrutins locaux totalement désinvestis.</div>
<div style="text-align: justify;">
<b style="color: #990000;">Troisième et dernier constat </b>(pour aujourd'hui): Marine Le Pen a raison sur un point, le projet européen est bien a priori un projet "post-national", et je fais partie de ceux qui s'en réjouissent. Mais que ce soit sur le plan des institutions (la domination d'acteurs obnubilés par leurs agendas nationaux), de la pensée économique (la concurrence de tous contre tous) ou des modalités de l'élection du Parlement (28 élections nationales qui prennent l'allure de "sondages grandeur nature"), tout se passe comme si la construction européenne se ramenait à une gigantesque et spectaculaire mise en scène des rivalités et des égoïsmes de nations par ailleurs irrémédiablement vouées à l'impuissance, quoiqu'on en dise, prises isolément.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
"Adieu, vieille Europe, que le Diable t'emporte", commençait la chanson... Mais elle continuait par: "Adieu, vieux pays, pour le ciel si brûlant de l'Algérie". Eh oui, à l'époque, les légionnaires partaient faire de la "pacification" dans les djebels.</div>
<div style="text-align: justify;">
Et envoyer, de nos jours, l'Europe au Diable, comme viennent de le faire 10 pour cent des électeurs français avec la complicité de 57 autres pour cent, c'est un peu la même chose: c'est s'embarquer, au nom de "la patrie", pour des combats pas bien nets. Mais nul doute qu'on cherchera désormais à nous faire croire que le nationalisme, c'est tendance. Comme en quatorze.</div>
<div style="text-align: justify;">
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<div style="text-align: justify;">
Auf wiedersehen, Genossen</div>
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<br /></div>
Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-78377006517128247762014-04-24T23:00:00.002+02:002014-04-25T08:09:49.560+02:00Sunday, Bloody Sunday<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #990000; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: x-large;"><b>D</b></span>e 100 à 95.9. C'est, en indice, l'évolution du chiffre d'affaires des grandes surfaces alimentaires entre 2010 et 2013 (source: INSEE, cité dans un rapport de la DGCCRF, <a href="http://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/dgccrf/documentation/dgccrf_eco/dgccrf_eco25.pdf" target="_blank">Panorama de la Grande Distribution Alimentaire en France</a>, Février 2014). Badaboum: en clair, après des années de croissance sans interruption (même indice en 2004: 89.9) - malgré un léger tassement consécutif à la crise de 2008 - le business des Carrefour, Leclerc, Intermarché et consorts ne va pas pour le mieux. En cause, toujours selon l'INSEE, une baisse du pouvoir d'achat des ménages (sans blague?), proportionnellement moins de dépenses consacrées à l'alimentaire et le développement de circuits de distribution alternatifs (vente en ligne, voire commerce de proximité...).</div>
<div style="text-align: justify;">
A partir de là, on comprend mieux le développement récent du "débat" sur l'ouverture des magasins le dimanche.<br />
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjwutm7R1RkWNsxtqW4ZgqjtlOtCh9DIGqQRE006drQX2mS8rN_kK4ucAKKLILLhdM_U-eGtg_bS3ZayZFNLuaneVt0feReEZcCsnmFxwu0ManBEsanez_CMCoJXt6E7SUPCJGq9HCuweVx/s1600/vivmeent.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em; text-align: justify;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjwutm7R1RkWNsxtqW4ZgqjtlOtCh9DIGqQRE006drQX2mS8rN_kK4ucAKKLILLhdM_U-eGtg_bS3ZayZFNLuaneVt0feReEZcCsnmFxwu0ManBEsanez_CMCoJXt6E7SUPCJGq9HCuweVx/s1600/vivmeent.jpg" height="320" width="240" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
Première vague, il y a quelques mois: les grandes surfaces de bricolage. Confronté à des distorsions entre enseignes engendré par de un ces fatras réglementaires dont la France a le secret, le gouvernement lâche du lest et simplifie le bazar: le 8 Mars de cette année, un décret au Journal Officiel autorise l'ouverture des magasins de bricolage le dimanche. Deuxième vague, ce week-end: Laurent Fabius, ajoutant désormais le Tourisme aux Affaires Etrangères, fait part de sa position en faveur de la généralisation de l'ouverture dominicale, au motif de développer le tourisme en France. Remarque qui se veut définitive: "ll y a une certitude, c'est que le touriste qui vient le dimanche et qui trouve un magasin fermé ne va pas revenir le jeudi".</div>
<div style="text-align: justify;">
Reprenons.</div>
<div style="text-align: justify;">
Pour ce qui est des grandes surfaces de bricolage, on a à bon droit invoqué l'équité (pourquoi certaines enseignes ou régions, et pas d'autres?) pour justifier le décret de Mars dernier. Mais pas seulement. On a entendu également deux arguments soi-disant massues:</div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<ol>
<li style="text-align: justify;">Ca va créer des emplois</li>
<li style="text-align: justify;">Ca correspond à une demande des consommateurs</li>
</ol>
<div style="text-align: justify;">
Pour le second, en l'occurrence, on nous a expliqué que, voyez-vous, le bricoleur, et bien c'est surtout le dimanche qu'il bricole. Du coup, c'est le dimanche qu'il a envie d'acheter une nouvelle perceuse ou juste quelques mèches, des clous, ou un truc quelconque qui lui manque justement, là, quand il a envie de bricoler, le bricoleur. Et là, crotte de crotte, la peste soit des législateurs, il est fermé, le magasin.</div>
<div style="text-align: justify;">
Laurent Fabius ne nous dit pas autre chose à propos des touristes. C'est un peu plus capillo-tracté, nonobstant sa calvitie, mais c'est la même rengaine: le touriste, contrairement aux apparences, ne vient pas visiter la France pour se détendre, aller à la plage ou en montagne, ou bien visiter des monuments, se cultiver dans un musée. Que nenni: il vient pour ACHETER. Et donc prenez un Chinois qui s'est tapé douze ou quinze heures d'avion pour atterrir un samedi, mettons à Toulouse, et bien le dimanche il n'a qu'une envie: aller faire des courses au "Carrefour" de Portet-sur-Garonne ou dans un "Gap" de centre-ville. Et là, flûte de flûte, pas possible, c'est fermé. Furieux, il reprend le premier avion dès le lundi.<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le premier argument, celui des emplois, devrait être a priori plus recevable: un jour d'ouverture en plus, c'est des besoins en main-d'oeuvre supplémentaires donc hop, des jobs. On a même entendu un chiffrage précis: "au moins 22 000 emplois à temps plein". Sauf que.</div>
<div style="text-align: justify;">
Sauf que toute création nette d'emplois par l'addition généralisée d'un jour d'ouverture par semaine suppose, en toute logique, une progression, nette également, du chiffre d'affaires de <i>l'ensemble</i> des commerces de détail. Accroissement lui-même soutenu par une croissance des dépenses des ménages hors logement, transports, énergie, équipements durables, donc, de fait, une progression du pouvoir d'achat desdits ménages. Or il sera difficile de faire croire à quiconque que les fameuses nouvelles créations d'emploi dans le commerce de détail vont, à elles seules, générer ce surcroît de pouvoir d'achat. Ne serait-ce que si on considère les salaires octroyés dans la distribution.<br />
<br />
Derrière cette offensive au nom de la création d'emplois et de la satisfaction d'une demande, l'une et l'autre franchement hypothétiques, il y a une réalité triviale: la grande distribution est confrontée, on l'a vu, à une baisse sensible de son chiffre d'affaires. Or, lorsqu'on s'appelle Carrefour ou Auchan et qu'on entend enregistrer de la croissance (et, comme tout un chacun, engraisser ses actionnaires chaque année un peu plus), il n'y a que deux solutions: soit augmenter le nombre des points de vente, soit augmenter le chiffre d'affaires par point de vente. La première solution est quasiment exclue, compte tenu de la saturation du territoire en termes de grandes surfaces commerciales. Reste la seconde qui demande, à nombre de jours d'ouverture constant, énormément d'imagination, d'investissements et, souvent, de temps (ré-agencement des magasins, diversification ou équilibrage de l'assortiment et, bien sûr, baisse des prix pour gagner sur les volumes) pour, au final, des gains relativement marginaux. Ouvrir un jour de plus, par contre, là c'est bingo, direct. Bingo, oui, mais pour Auchan, Leclerc, Carrefour, etc... <i>pris individuellement. </i>Car l'évolution du pouvoir d'achat étant ce qu'elle est, l'ouverture le dimanche opérera un déplacement dans le temps et l'espace du chiffre d'affaires de l'ensemble des acteurs, pas son accroissement net.<br />
Autrement dit: chaque enseigne espère, dans son coin, faire mieux que les petits copains sur le nouveau "segment" du dimanche, qui par sa politique de prix et d'assortiment, qui par ses implantations dans des zones de chalandise plus profitables. Et donc accroître sa part d'un gâteau qui, au mieux, gardera la même taille. Au passage, ce jour d'ouverture supplémentaire accroîtra le rendement des actifs des distributeurs (immobilier, terrains), ce qui leur permettra d'afficher de meilleurs ratios de gestion. Et donc de ravir leurs banquiers.<br />
Et le collectif, dans tout ça? Pas grand-chose sinon, bien sûr, un jour supplémentaire par semaine durant lequel circuleront camions et camionnettes de livraison, un jour supplémentaire durant lequel seront amenés à travailler les fournisseurs des distributeurs (sur la base du "volontariat", n'en doutons pas) - le tout, là encore, dans la perspective de conquête de parts de marché, un jeu à somme nulle. Enfin, un jour supplémentaire pour consommer ou travailler, plutôt que s'amuser, réfléchir ou échanger entre humains.<br />
<br />
Par ailleurs: lorsque le gouvernement français a baissé sa culotte devant les vociférations des "bonnets rouges" (voir <a href="http://helvetia-atao.blogspot.ch/2013/11/bonedou-ruz-ha-koch-ki-du.html" target="_blank">ici-même</a>) on a cru y déceler le terme d'un affrontement entre des "technocrates parisiens" et des petits transporteurs, des artisans et des paysans, bref une "Bretagne qui se lève tôt". On aurait dû plutôt y voir le triomphe d'un "business model" cher à la grande distribution: exiger des fournisseurs, pour pas un rond, de se faire livrer n'importe quoi, n'importe où, et le plus vite possible. Forcément, seul le transport routier permet ce genre de gymnastique. Et forcément, le fournisseur en question et son transporteur, l'"écotaxe", ils sont contre: ils brûlent des portiques, bien obligés. Mais contester ensemble les exigences exorbitantes de "m'sieu not' bon maître", Michel-Edouard Leclerc ou un autre, non mais ça va pas, la tête?<br />
<br />
Enterrement de l'"écotaxe", ouverture des magasins le dimanche: les épiciers en rêvaient, la droite aurait à peine osé, la gauche l'a fait. Elle est pas belle, la vie?<br />
<br />
A bientôt<br />
<br />
A lire également, pour ceux qui ont manqué le début:<br />
<b><span style="color: #990000;"><a href="http://helvetia-atao.blogspot.ch/2008/02/si-rien-ne-bouge.html" target="_blank">Si rien ne bouge - Février 2008</a></span></b></div>
Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-33557203045873271702014-04-15T01:00:00.002+02:002014-04-16T07:11:16.298+02:00Marine Le Pen, nouvelle crème franco-russe<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #990000; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: x-large;"><b>S</b></span><span style="font-family: inherit;">e construire une stature internationale, lorsqu'on fait de la politique, ça prend généralement des années. Surtout si on est dans l'opposition, et de façon durable a priori - par exemple lorsqu'on porte l'étendard d'un mouvement comme le Front National français. Il faut, comme on dit, "se créer des opportunités" et faire parler de soi. Pas facile. Quelquefois ça tourne en eau de boudin, Marine Le Pen ne fut pas reçue à bras ouverts en Israël et ce voyage fut, il faut bien le dire, un bide monstrueux. Mais bon, Israël, hein, en même temps, c'était peut-être pousser un petit peu mémé dans les orties, à ce stade encore prématuré de la fameuse "dé-diabolisation" du Front National. Qu'à cela ne tienne, le monde est vaste, après tout Israël c'est beaucoup d'Histoire mais bien peu de Géographie, si on regarde bien.</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEguTavmI7UX6YZvkbCirxJSJoHuc_KcZJ9lp68PbCO5JKIvJL5SFBVij30L9VvkAyI-BPN0xs_S29eziPeLm6aRa2aOFnZv2OToK2wya43iUGv5z8HZyhzbiKCJNra37pfjlU-qn7Kw9CiR/s1600/IMG_0506.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: inherit;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEguTavmI7UX6YZvkbCirxJSJoHuc_KcZJ9lp68PbCO5JKIvJL5SFBVij30L9VvkAyI-BPN0xs_S29eziPeLm6aRa2aOFnZv2OToK2wya43iUGv5z8HZyhzbiKCJNra37pfjlU-qn7Kw9CiR/s1600/IMG_0506.JPG" height="239" width="320" /></span></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Alors est-ce l'appel des grands espaces qui a amené Marine Le Pen à se rendre pour la deuxième fois ce week-end à Moscou, capitale du plus grand pays du monde? C'est possible, mais on peut douter que l'agoraphilie soit la seule motivation de ce voyage, qui a pris des allures de "déplacement officiel", avec l'occasion qui a été donnée à la présidente du F.N. de rencontrer le président de la Douma, la chambre basse de la Fédération de Russie.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">La Russie, ces temps-ci, il n'aura échappé à personne qu'elle fait un poil figure de va-t-en-guerre, non seulement aux yeux des diplomates mais aussi à ceux de la plupart des éditorialistes. Cependant cette mise au pilori d'une "volonté de puissance" qui vient étouffer les aspirations "démocratiques" de la (relativement) petite Ukraine manque, c'est certain, parfois de nuances et, surtout, de lucidité. Cette condamnation de la Russie oublie parfois la désinvolture avec laquelle les occidentaux ont amputé la Serbie du Kosovo - tout ça pour créer une sous-Albanie survivant sous perfusion internationale, carrefour de tous les trafics, tu parles d'un progrès - et par ailleurs peut faire l'impasse sur la question de savoir comment réagiraient les Etats-Unis s'il prenait l'envie au Mexique de se rapprocher du Venezuela ou de Cuba - <i>remember </i>La Grenade.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Il n'empêche que les agissements de la Russie il y a peu en Crimée et, plus récemment, à l'est de l'Ukraine, n'ont rien pour déclencher l'enthousiasme. A tout le moins, l'enthousiasme de ceux pour qui la ploutocratie autoritaire actuellement aux manettes à Moscou fait figure de repoussoir, dont votre serviteur.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Ben justement, c'est en partie ça, le truc<span style="color: #333333;"><i style="line-height: 22px;">. </i><span style="line-height: 22px;">Lors d'une conférence de presse, Marine Le Pen a déclaré qu'elle s'opposait aux sanctions décidées par l'Union Européenne et les Etats-Unis à l'encontre de certains intérêts russes (et de certains Russes tout court, dont son hôte Serguei Narychkine), déplorant qu'"au </span></span></span><span style="color: #333333;"><span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 22px;">sein" de l'Union Européenne une "guerre froide" ait été "déclarée" à la Russie, "ce qui nuit à nos relations". Le truc c'est en partie ça, car en se démarquant du quasi consensus au sein de la classe politique française sur l'attitude à adopter face à la diplomatie musclée de Poutine, Marine Le Pen se prouve, et prouve à ses électeurs actuels ou potentiels, qu'elle est différente.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #333333;"><span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 22px;">Mais en partie seulement car il y a, dans ce "positionnement" quelque chose de plus profond qu'un simple démarquage de circonstance: le rejet viscéral d'un "Occident" - dans lequel est amalgamée la </span></span><span style="line-height: 22px;">construction</span><span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 22px;"> Européenne - auquel on oppose les "vraies nations", en premier lieu la France. En </span></span><span style="line-height: 22px;">cela, elle est quasiment sur la même ligne qu'un Mélenchon (ou, naguère, un Chevènement) qui s'est récemment inquiété de l'arrivée au pouvoir de "fascistes" à Kiev. L'ennemi, à la fin des fins, c'est avant tout la démocratie libérale et son </span><i style="line-height: 22px;">leadership</i><span style="line-height: 22px;"> américain (l'Europe, dans cette vision, n'en étant qu'un cache-sexe), et le déclin des "valeurs" dont son avènement est porteur.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #333333;"><span style="line-height: 22px;">Flash-back: il y a un peu plus de trente ans, les intellectuels de la "nouvelle droite" (Alain De Benoist, Guillaume Faye, et bien d'autres) avaient ouvertement prôné le rejet de l'"Occident" - davantage en faveur d'une vision européenne que nationale, notons-le - rompant bruyamment avec des décennies d'anti-soviétisme inconditionnel dans cette famille de pensée. Et au fondement de cette rupture radicale il y avait déjà (ou encore, c'est selon) la haine viscérale de deux "vices" originels, consubstantiels de l'"idée occidentale": le cosmopolitisme et "l'égalitarisme judéo-chrétien". Partant, l'Union Soviétique, dans sa version "sécularisée" (stalinienne notamment) - et accessoirement agitée de pulsions antisémites -, faisait figure de contre-modèle salutaire. Dans cette mouvance, certains y voyaient même un "bastion de la race blanche" face à une Amérique irrémédiablement métissée.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #333333;"><span style="line-height: 22px;">Dès lors le tropisme pro-Russe d'une Marine Le Pen, d'une certaine façon, vient de loin. Et il serait un peu court de se contenter de rire de la puérilité de prises de position publiques "pour tout ce qui est contre, contre tout ce qui est pour, et bisque bisque rage". Notons tout de même que, dans son élan, Marine Le Pen se retrouve à défendre l'idée d'une fédéralisation de l'Ukraine, "solution logique" à ses yeux. Ah bon? Pourquoi ce qui serait "logique" là-bas serait-il impensable en France? Parce que l'Ukraine est un pays de seconde zone, parce que l'unité et l'indivisibilité comme dogme, ça ne vaut que pour la grande et belle nation française? Parce que l'"identité nationale" version Ukrainienne c'est un truc dangereux, contrairement à celle qu'il convient d'exalter en France? C'est ça le problème avec les nationalistes, d'où qu'ils soient: ils ont du mal avec le nationalisme des autres.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #333333;"><span style="line-height: 22px;">Mais passons: l'important, dans cette histoire, c'est que la présidente du Front National nous laisse entrevoir une vision du monde qui n'a rien d'anecdotique. Même si c'est encore un peu brouillon, Marine Le Pen, mine de rien, se construit véritablement une stature internationale. Qui l'amène à se rapprocher du régime Poutinien, dont on se demande s'il est davantage mafieux qu'impérialiste, ou bien l'inverse.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #333333;"><span style="line-height: 22px;">Moins glamour que la lutte pour la "justice sociale" et contre le "capitalisme sauvage", moins porteuse que la "défense de la laïcité" à la sauce anti-musulmane, la politique internationale façon Marine Le Pen commence néanmoins à prendre forme. On le dit à ses électeurs, ou on garde ça pour nous?</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #333333;"><span style="line-height: 22px;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #333333;"><span style="line-height: 22px;">Ciao, belli.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #333333;"><span style="line-height: 22px;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #333333;"><span style="line-height: 22px;"><br /></span></span></div>
</div>
Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-67043475860117497422014-04-01T00:16:00.001+02:002014-04-01T00:21:37.512+02:00Le syndrome SONY<div style="text-align: justify;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh39tH2fHzM-cCjqgqNI2af8e0j3HBAgB3Q4ENjtKTSqz42glDyGjGbNKUXFPTAhW3pjJBwoM8SWUzhW9h4RFDjkzs3iRs0o01uraNU0G4bJ2HF9T9QLZBsRjoPn_o3n9d2M_KGoA-EdhbW/s1600/I+change.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh39tH2fHzM-cCjqgqNI2af8e0j3HBAgB3Q4ENjtKTSqz42glDyGjGbNKUXFPTAhW3pjJBwoM8SWUzhW9h4RFDjkzs3iRs0o01uraNU0G4bJ2HF9T9QLZBsRjoPn_o3n9d2M_KGoA-EdhbW/s1600/I+change.jpg" height="400" width="296" /></a><b><span style="color: #cc0000; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: x-large;">E</span></b>trange visuel que nous laisse à voir la campagne de SONY pour le dernier-né de sa gamme de "smart phones" Xperia. "Ose comparer", nous somme la marque japonaise, espérant de fait nous amener à "changer". Mais comparer à quoi, pour changer par rapport à quoi? L'image est sans ambiguïté: fond blanc, police de caractère, mise en scène du produit, tout rappelle le style d'APPLE. Tout porte à croire que SONY, qui naguère fut un "game changer" dans l'industrie de l'électronique grand-public, a désormais renoncé à toute ambition novatrice. En matière de design, avec ce modèle "compact", il tire un trait de surcroît sur ce qui pouvait faire la spécificité de son offre - un écran long, une forme effilée. Bref, cette campagne nous suggère que le nouveau SONY Xperia, c'est un truc qui ressemble à s'y méprendre à l' iPhone 4 ou 5, mais en moins cher. <i>Sic transit gloria mundi</i>.<br />
Au moins, cependant, la marque SONY annonce-t-elle la couleur: pas question de jouer les malins et d'essayer de faire les choses différemment. Dès lors le "I change" n'est qu'une figure de style, une contradiction assumée en tant que telle, un clin d'oeil cynique de publicitaire - "Changer? Même pas dans tes rêves, au fond..."<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVtRrca7dPM9IJk9m3rayqIoaz5JxNeMlbhs_Qd3xfEQ2_YHAZUPu8Pdf3FNrOqRpOlItgJAfQ10eO2deL328Yzl8LFnOsylkqrNeiLMzZCy8EArEw8yYMuYWMmV8Pk6S_TU3snZf8YLsa/s1600/Franc%CC%A7ois.JPG" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVtRrca7dPM9IJk9m3rayqIoaz5JxNeMlbhs_Qd3xfEQ2_YHAZUPu8Pdf3FNrOqRpOlItgJAfQ10eO2deL328Yzl8LFnOsylkqrNeiLMzZCy8EArEw8yYMuYWMmV8Pk6S_TU3snZf8YLsa/s1600/Franc%CC%A7ois.JPG" height="240" width="320" /></a>C'est parce qu'ils n'auront pas eu cette honnêteté que François Hollande et le Parti Socialiste se sont pris la dérouillée que l'on sait aux élections municipales. "Le changement, c'est maintenant", de fait le "maintenant" faisait référence très exactement au 6 Mai 2012, quand Nicolas Sarkozy, a.k.a. Paul Bismuth, a été renvoyé à ses mises en examen potentielles, et ses affidés à leurs batailles d'ego, sur fond de vide intersidéral de leur pensée politique. Avec l'élection de François Hollande, les Français ont troqué la surexcitation et l'outrance verbale contre la pusillanimité et la componction. Pour le reste... Pour le reste, il n'a pas fallu longtemps avant que le nouveau pouvoir ne se range à une forme de fatalisme, prenant soin de n'offenser aucun lobby, des députés et sénateurs cumulards aux pollueurs, des banquiers aux grandes surfaces de bricolage, des fonctionnaires de Bercy aux "entrepreneurs", des médecins aux chauffeurs de taxi, des défenseurs de "la famille" à ceux du moteur diesel. Le tout dans une cacophonie assourdissante émaillée de faits-divers pathétiques, "de Cahuzac en Leonarda" comme on dirait "de Charybde en Scylla".<br />
Mais l'essentiel n'est pas là. L'essentiel est que le cadre national, en matière économique et sociale, est définitivement obsolète. L'essentiel est qu'on ne saurait mettre l'économie au service des humains, et non l'inverse, qu'à l'échelle de l'Europe. L'essentiel est qu'on ne saurait favoriser le dynamisme entrepreneurial qu'à l'échelle des régions ou des "territoires". Le paradigme hexagonal, dans lequel sont enfermés les dirigeants socialistes - tout comme leurs opposants de droite, est un piège à cons: il les conduit tout naturellement aux compromis quant à leurs ambitions social-démocrates, sinon à des compromissions avec les lobbies bancaire et (grand-) patronal, eux aussi douillettement lovés dans leur cocon franchouillard - qu'on songe à l'ahurissante consanguinité des conseils d'administration des entreprises du CAC 40 - compromissions qu'on baptisera "pacte". A cet égard, les vociférations d'un Mélenchon ou d'une Le Pen contre "Bruxelles", loin d'être "hors-système", ne font que conforter ledit "système": les uns et les autres entretiennent l'illusion de la pertinence du cadre national, méprisant ouvertement tout ce qui est en deçà (le local, le régional) ou au delà (l'Europe) de ce cadre, c'est-à-dire méprisant les seuls espaces où la politique (économique et sociale) peut s'avérer crédible et durable.<br />
Dès lors le seul vrai "changement" qui vaille ne saurait être un changement façon SONY Xperia, où le "me-too" est travesti en nouveauté et le renoncement en volontarisme. Le seul vrai "changement" qu'il serait important d'annoncer est que le schéma national et jacobin a fait son temps, que la pensée politique doit changer de braquet. Comme le chantait Renaud, "ça fait p't'être mal au bide, mais c'est bon pour la gueule", il faut arrêter de se raconter des histoires.<br />
<br />
Mais je ne suis pas bien sûr que le remaniement gouvernemental en cours soit autre chose qu'un "I change" à la SONY. Un poisson d'Avril de mauvais goût.<br />
<br />
See you, guys.<br />
<br />
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Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-47222441199482837562014-02-07T00:55:00.001+01:002014-02-07T01:33:36.701+01:00Vous avez dit "hystérique"?<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #990000; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: x-large;"><b>P</b></span>athétique? Minable? Indéfendable? Suicidaire? Lâche? Méprisable? On cherche l'adjectif idéal pour qualifier la toute récente reculade du gouvernement français, encore une, renonçant à sa "grande loi sur la famille". Pas toujours facile de trouver les bons mots.</div>
<div style="text-align: justify;">
Une reculade façon Juin 40, tout ça parce que des dizaines de milliers de réacs ont cru bon de ressortir du placard les petites banderoles roses et bleues de leur "Manif' pour tous", agitant leur fantasme d'un gouvernement "familiphobe". Le tout, une semaine après qu'un conglomérat d'antisémites, de crypto-fascistes mêlés de "bonnets rouges" recyclés ou de quidams tout simplement malheureux de leur sort a cru bon, via Facebook, de défiler pour un improbable "jour de colère": deux événements marqués, bien qu'à des degrés différents, du sceau d'un grand n'importe quoi, deux événements qu'on peut raisonnablement qualifier de "fêtes du slip" tant leur vacuité et leur inanité dépassent l'entendement.</div>
<div style="text-align: justify;">
La "Manif' pour tous", donc, tombeuse d'un projet de loi tout ce qu'il y a de plus consensuel, à tout le moins peu susceptible de déclencher une guerre civile. Il y a que, programme du président Hollande oblige, il convient à tout prix de bâtir une "France apaisée".</div>
<div style="text-align: justify;">
On tente d'apaiser, donc, madame Ludovine de La Rochère, présidente de ladite manif'. En pure perte, car Ludovine est comme la Thérèse de la célèbre chanson: elle rit, quand on l'apaise. Remontée comme une pendule, la voilà qui, maintenant, exige que le Ministère de l'Education Nationale interrompe son expérimentation de l'"ABCD de l'égalité" dans les classes primaires. Tu parles d'un apaisement. Oignez vilain, il vous poindra... Mais bon, l'essentiel, visiblement, c'est que s'éloigne l'hydre d'un remake des manifs monstres de 1984 pour la "liberté de l'école". Il est vrai qu'une certaine France à loden vert et pompes à glands, proprement exaspérée par la loi Taubira sur le mariage et l'adoption par les homosexuels (si ce n'est par le simple fait que la gauche a gagné les élections), a pris goût aux manifestations. Quitte à s'inventer des raisons de manifester, l'important c'est de se serrer les coudes face à une société désespérément différente de celle du XVIIIème siècle, de promener les gosses dans un entre-soi de bon aloi, tout en goûtant aux frissons que procurent la foule, la banderole et le mégaphone.</div>
<div style="text-align: justify;">
Cela étant 1984 c'est loin, la croissance exponentielle de ce genre de manifs n'est qu'une hypothèse de travail. Alors comment, au gouvernement, justifier cette soudaine trouille, comment donner de la substance à cette stratégie "d'apaisement"? Pas toujours facile de trouver les bons mots. Mais à n'en pas douter, on s'est creusé la tête, en haut lieu. Et on a trouvé: le gouvernement fait le choix "raisonnable" de repousser son projet sine die ou presque, car il est à ce jour confronté à des mouvements d'opinion de nature <i>hystérique. </i>"Hystérique", le mot a été balancé par la porte-parole du gouvernement Najat Valaud-Belkacem puis repris en boucle par les uns et les autres, y compris par le Premier Ministre en personne. Un "élément de langage", comme on disait du temps de Sarkozy.</div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEincrPBjZDUSl46ItTHYlLBVa7S9SQ86q8NAVgY0mtp8vifiazn_XJuU4DqUFA4jcNhiuCZno5U53N2Xsi2gOv4DsPzn7z8F75oTt21VwYo5pGF1fAMhBfaUNsl4eWGdmZr65IVeLKJ3KOt/s1600/obs-foirus.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEincrPBjZDUSl46ItTHYlLBVa7S9SQ86q8NAVgY0mtp8vifiazn_XJuU4DqUFA4jcNhiuCZno5U53N2Xsi2gOv4DsPzn7z8F75oTt21VwYo5pGF1fAMhBfaUNsl4eWGdmZr65IVeLKJ3KOt/s1600/obs-foirus.jpg" height="211" width="320" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
Pour le coup, nous voilà confrontés à un sacré paradoxe: le mot, malgré sa violence rhétorique ("nos opposants sont cinglés"), pourrait, en fait, participer (inconsciemment?) de ladite stratégie d' "apaisement". L'hystérie, comme son nom l'indique, désignait chez les Anciens une affection mentale dont on pensait qu'elle était due à un dérèglement de l'<i>utérus. </i>Le mot évoque aussi l'archaïque formule "tota mulier in utero" dont usèrent et abusèrent les médecins façon comédies de Molière. "Tota mulier in utero, en Latin ça signifie "les bonnes femmes, ça n'a rien dans le crâne"", suggérait Claire Brétécher.</div>
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<br /></div>
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"Hystérie", le mot est donc "chargé", comme on dit. Et chargé des pires préjugés sexistes, ce qui ne devrait pas manquer d'"interpeller" Ludovine et ses amis. Car tant qu'à se faire insulter, autant que ce soit sur un registre de langage dont on est familier. Qualifier d'"hystérique" Ludovine de La Rochère <i>(dont les riches ovaires rôdent sur la dune?)</i>, c'est, mine de rien, faire allégeance à son univers mental. Un univers où il est "naturel" et donc souhaitable que les petites filles jouent à la poupée, les petits garçons à la guerre, tout comme il est "naturel" qu'une fois devenus grands ils s'abstiennent de faire des cabrioles avant le mariage. Un univers où il est bien normal que les femmes "hystériques" aient naguère été envoyées au bûcher par notre Sainte Mère l'Eglise, ou plus tard trépanées, comme Frances Farmer, par quelque médecin inévitablement de sexe masculin.</div>
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<br /></div>
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On aurait voulu se dédouaner, par le langage, des accusations "d'imposer la théorie du genre", qu'on ne s'y serait pas pris autrement. Pas toujours facile de trouver les bons mots mais, des fois, on y arrive, même sans le faire exprès.</div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Mais si on n'est pas membre du gouvernement et donc dispensé du "devoir d'apaiser" des gens qui de toute façon vous verraient volontiers pendus haut et court, on peut choisir des épithètes dénués de toute connotation sexiste pour qualifier le mouvement d'opinion "en faveur de la famille": manipulation ou bêtise, l'un n'excluant pas l'autre. Et clamer haut et fort que non, devenir ingénieur n'a rien à voir avec le fait de disposer de testicules, et que oui, ça s'appelle "réfléchir à la notion de genre", et qu'on vous emmerde, bande d'arriérés.</div>
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<br /></div>
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Car il ne faut rien leur lâcher, à ces crétins. Pas même les insultes qu'on leur adresse.</div>
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See you, guys.</div>
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<br /></div>
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<br /></div>
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Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-76889625137971534812014-01-27T22:28:00.004+01:002014-01-27T22:29:41.485+01:00Sept Ans de Réflexions<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #990000; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: x-large;"><b>C</b></span>e "post" constitue le 150ème d'une série qui a commencé un certain <a href="http://helvetia-atao.blogspot.ch/2007_01_01_archive.html" target="_blank">27 Janvier 2007</a>. Un anniversaire, donc, et l'occasion de revenir sur sept ans d'observation parfois goguenarde, mais toujours énervée, d'une actualité souvent aussi fugace que le souffle d'une rame de métro.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDxWtyd3loS-b7zT7Dwv4vYqIoxcbv_ZoIee-Ik8jfOpKm9s4yzhfcHS4zoOicgJFegmf190SzJPq1xMGd9MYvxQnzI44Z5dUEPYqWGlkMhZvd1AY3fnbp98MYdnfbSHU0P2Zbvp-e79hg/s1600/film-sept-ans-de-reflexion7.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDxWtyd3loS-b7zT7Dwv4vYqIoxcbv_ZoIee-Ik8jfOpKm9s4yzhfcHS4zoOicgJFegmf190SzJPq1xMGd9MYvxQnzI44Z5dUEPYqWGlkMhZvd1AY3fnbp98MYdnfbSHU0P2Zbvp-e79hg/s1600/film-sept-ans-de-reflexion7.jpg" height="514" width="640" /></a>Sept ans, donc, et je vous propose quelques flashbacks parmi les 149 papiers que j'ai commis. Il y eut bien sûr, durant presque toutes ces années, <a href="http://helvetia-atao.blogspot.ch/2007/11/sarkoz-dans-le-poste.html" target="_blank">l'omniprésence d'un omniprésident</a> qui, il faut l'admettre, nous a quand même bien fait rigoler. Il y eut aussi la disparition (ou presque) d'un "machin" pour le moins obscène, le "<a href="http://helvetia-atao.blogspot.ch/2008/01/panne-dindcence.html" target="_blank">Dakar</a>", toponyme désignant désormais un truc en Amérique Latine, comme quoi "les cons, ça ose tout, et c'est même à ça qu'on les reconnaît" (Michel Audiard).</div>
<div class="" style="clear: both; text-align: justify;">
L'occasion nous a bien sûr été donnée de <a href="http://helvetia-atao.blogspot.ch/2009/01/integration-dintegristes.html" target="_blank">bouffer un peu de curés</a>, en tout cas de ceux de la variété à poil ras. De pointer la tartuferie de nos démocraties dès lors que du pognon est en jeu, comme en <a href="http://helvetia-atao.blogspot.ch/2009/08/aung-san-suu-kyi-surmoi-des-democraties.html" target="_blank">Birmanie</a>. Mais aussi, plus futilement, de "questionner" un tantinet les polémiques comme celle qui agita la Gôchedelagôche lorsqu'il prit l'envie à un parti trotskiste de présenter une candidate portant le <a href="http://helvetia-atao.blogspot.ch/2010/02/npa-lalienation-avec-ou-sans-hijab.html" target="_blank">hijab</a>. Ou bien de désespérer une fois de plus de l'Europe, incapable de faire respecter ses principes fondateurs dans un pays travaillé par une clique fascistoïde, la <a href="http://helvetia-atao.blogspot.ch/2011/01/censure-budapest-on-sen-fout.html" target="_blank">Hongrie</a>.</div>
<div class="" style="clear: both; text-align: justify;">
On s'est arrêté également sur la légère dérive opérée par un "Charlie-Hebdo" occupé à faire son beurre avec l'"<a href="http://helvetia-atao.blogspot.ch/2012/09/charlie-does-surf.html" target="_blank">islam-bashing</a>". On a bien sûr raillé la droite "la plus bête du monde" qui pense se refaire une santé en soufflant sur les braises de la mémoire de l'<a href="http://helvetia-atao.blogspot.ch/2012/10/ump-une-memoire-particuliere.html" target="_blank">Algérie</a>... Et relevé le cocasse de sa campagne contre le "matraquage fiscal" lorsqu'elle se choisit un <a href="http://helvetia-atao.blogspot.ch/2013/01/les-malheurs-de-gege.html" target="_blank">Depardieu</a> comme martyr (martyr, c'est pour rire un peu). Ricanements, toujours, face au désarroi des apôtres du libre-échange quand les <a href="http://helvetia-atao.blogspot.ch/2013/02/finalement-cest-bon-les-lasagne.html" target="_blank">lasagne</a> se mettent à hennir. Mais la gauche fut servie également, notamment à l'occasion de la débâcle bancaire à <a href="http://helvetia-atao.blogspot.ch/2013/03/ne-melenchon-pas-tout.html" target="_blank">Chypre</a>. Et puisqu'il a fallu, à un moment, assumer ma "bretonnitude", je vous ai dit tout le bien que je pensais des "<a href="http://helvetia-atao.blogspot.ch/2013/11/bonedou-ruz-ha-koch-ki-du.html" target="_blank">bonnets rouges</a>"</div>
<div class="" style="clear: both; text-align: justify;">
Sept ans de réflexions, donc, sept ans de petits bonheurs dont je n'oublie pas que je les dois tout d'abord à vous, mes lecteurs.</div>
<div class="" style="clear: both; text-align: justify;">
Alors <span style="font-size: x-large;">un grand merci</span> pour votre fidélité durant toutes ces années...</div>
<div class="" style="clear: both; text-align: justify;">
Et à bientôt, évidemment.</div>
<br />
<div>
<br /></div>
Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-235260933296255412014-01-19T12:34:00.000+01:002014-01-19T20:58:55.706+01:00François Hollande, les Mots et les Choses<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #990000; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: x-large;"><b>"L</b></span>es mots nous éloignent-ils des choses?"... Joli sujet de philo terriblement d'actualité, si on y regarde bien.</div>
<div style="text-align: justify;">
François Hollande ce mardi, a usé lors d'une conférence de presse d'un certain nombre d'expressions dont les mots peuvent claquer comme des étendards, mais dont le lien avec les "choses" qu'ils sont censés désigner n'est pas évident. Vous me direz: c'est la définition même d'une abstraction - la liberté, l'égalité, la fraternité, euh... la sexualité casquée, etc... - et il n'est pas interdit à un(e) politique de faire usage d'abstractions dans son discours. C'est même une pratique assez fréquente. Cela étant, les préoccupations des citoyens sont marquées par les effets de la crise économique et sociale et devraient susciter, chez les dirigeants politiques, des discours a priori ancrés dans le concret, des "mots" renvoyant sans détours aux "choses". Mais paradoxalement, pour que les mots (et les "choses" qui vont avec) soient compréhensibles par le plus grand nombre - sinon de citoyens, du moins le plus grand nombre de journalistes politiques influents - ils convient qu'ils soient ramassés en une formule compacte, à la limite du slogan publicitaire. Et donc un peu creuse, voire inepte ("Mon contrat minceur").</div>
<div style="text-align: justify;">
On a donc découvert, lors de cette conférence de presse, le nouveau mantra du gouvernement socialiste quant à sa relation au monde de l'entreprise. Les "mots" sont: "Pacte de Responsabilité". Quant aux "choses": les entreprises, grâce à un ambitieux programme d'allègement de charges sociales (30 milliards d'Euros sur trois ans), vont davantage pouvoir investir et embaucher. Et donc, in fine, le chômage baissera. Notons qu'intervient ici une autre formule compacte, furieusement tendance: "La politique de l'offre", à savoir que la relance économique doit <i>d'abord, voire exclusivement </i>passer par la prospérité du plus grand nombre d'entreprises possibles. Et pour ce faire, autre empilage de "mots", il faut "restaurer leur compétitivité".</div>
<div style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9lY9euSuleaAupHo3NW-eze5lIwoZRqkG7pLbinJEgN5uSNMcQRV6zBwgRYVTsMxJXRnw2SWPu1sNj9qH52al76DNUn0lVJJ5jxwnPRAg7HceLs84-Jy3jrwW2FlrBDKwLij6Ks-LE3U5/s1600/VaguementCompetitif.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9lY9euSuleaAupHo3NW-eze5lIwoZRqkG7pLbinJEgN5uSNMcQRV6zBwgRYVTsMxJXRnw2SWPu1sNj9qH52al76DNUn0lVJJ5jxwnPRAg7HceLs84-Jy3jrwW2FlrBDKwLij6Ks-LE3U5/s1600/VaguementCompetitif.jpg" height="400" width="352" /></a></div>
Reprenons, dans l'ordre. La "compétitivité" d'une entreprise, c'est sa capacité à être viable dans un environnement concurrentiel. Etre viable, c'est à dire vendre des produits ou services en dégageant suffisamment de profit pour payer ses salariés, ses fournisseurs, rémunérer ses actionnaires et investir pour garantir sa pérennité à moyen et long terme. Chaque année davantage, mieux, plus vite et avec plus d'efficience que ses concurrents. Voilà pour les "choses". Cela étant, les entreprises ne sont pas situées dans les limbes d'un monde parallèle et sont parties prenantes d'un truc qu'on appelle au choix "pays", "nation", "société", lui même éventuellement encastré dans une aire civilisationnelle comme l'Union Européenne, le tout marqué par l'Histoire. Du coup, de même que les individus, il a longtemps été admis qu'une partie des richesses qu'elles peuvent dégager doivent servir au bien commun - impôts, charges. Mais l'économie s'étant mondialisée depuis trente ans, des mots comme "environnement concurrentiel" renvoient désormais à des "choses" potentiellement multiformes, en tout cas toujours changeantes. Et, d'autres mots aidant, généralement anglais comme "business-friendly" ou "free trade", la notion de "compétitivité" s'est, lentement mais sûrement, de plus en plus opposée aux exigences de participation à la richesse commune. En tout cas dans le discours, implicite ou explicite, des représentants du monde patronal, épaulés par des armées de "penseurs", d'éditorialistes de tout poil, sans oublier certains politiques. Bref, "restaurer la compétitivité", ce sont des mots qui, s'ils nous rapprochent d'une chose concrète comme le profit, peuvent nous éloigner d'une autre, tout aussi concrète: l'enracinement local, national, régional des entreprises et leur capacité à "faire société" c'est-à-dire du lien humain, concrétisée par la part de leurs richesses qu'elles consacrent à des (infra-, super-) structures communes.</div>
<div style="text-align: justify;">
Alors lorsqu'on entend les mots "Pacte de Responsabilité" dans la bouche du Chef de l'Etat français, on se représente des "choses" comme, concrètement, une poignée de mains. Entre, par exemple, le Président de la République ou son Premier Ministre et Pierre Gattaz, président du Medef:</div>
<div style="text-align: justify;">
"Tope-là, mec. Maintenant on va tous se comporter en personnes responsables. Moi, l'Etat, je te soulage d'une partie des contributions au pot commun car je suis d'accord, c'était vraiment trop. Toi, de ton côté, tu n'oublies pas d'où tu viens et où tu vis, et tu investis, tu crées des emplois...</div>
<div style="text-align: justify;">
- Banco, depuis le temps que j'attendais ça, t'inquiète, bien sûr qu'on est responsables, on fera tout ce qui est possible pour améliorer l'emploi"</div>
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Sauf que non, les "choses", les vraies, n'ont pas grand-chose à voir avec ces "mots". Pas de poignée de mains mais un long, têtu travail d'influence de la part du syndicat patronal. Appelons-ça "communication", "lobbying", peu importe, en l'occurrence une avalanche d'autres mots pour saturer l'espace public d'une "vérité" indépassable: si les entreprises françaises embauchent peu ou pas assez, c'est parce qu'il y a trop de charges et d'impôts. Ce n'est pas parce que les banques supposées les épauler les laissent souvent dans la panade, tout occupées qu'elles sont à "investir" sur les marchés financiers, non non, c'est parce qu'il y a trop de charges et d'impôts. Ce n'est pas parce que leurs clients les paient parfois à 90, 120 voire 150 jours, non non, c'est parce qu'il y a trop de charges et d'impôts. Ce n'est pas parce que leur offre de produits ou de services est parfois mal pensée, mal fabriquée et mal vendue, non non, c'est parce qu'il y a trop de charges et d'impôts. Allégeons les charges et les impôts, tout ira mieux.</div>
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Message reçu cinq sur cinq au sommet de l'Etat. Seulement de "pacte", point. Pour faire un pacte, c'est comme pour l'amour ou la guerre, il faut être deux. Or il n'a pas fallu trop longtemps avant que des voix ne se fassent entendre, du côté du monde de l'entreprise, pour dire que "Oulà, attention, faut voir à voir, on ne peut s'engager sur rien". Le journal "les Echos", dès mercredi, expliquait même doctement que cet allègement de charges serait très vraisemblablement affecté, par la plupart des entreprises, à l'amélioration de leur trésorerie - ce qui ne devrait pas manquer d'enchanter leurs banquiers - "dans un premier temps", bien sûr...<br />
Faudrait-il pour autant hurler à la trahison et pointer du doigt un manque criant de "responsabilité"? Même pas: le remplissage des carnets de commandes ne se décrète pas... En revanche on notera qu'en l'espèce la nouvelle "doctrine" présidentielle relève au mieux du fourrage de doigt dans l'oeil, au pire du foutage de gueule. Car ce fameux "socialisme de l'offre" (l'expression est de Laurent Joffrin du "Nouvel Obs", elle sonne à peu près aussi juste que "capitalisme du partage" ou "communisme de la liberté"), qu'on nous vend désormais comme la quintessence de la social-démocratie à la française, n'est rien d'autre que l'adhésion résignée au discours du lobby patronal. Franco-français, de surcroît. Embrasser ce discours, c'est se payer de mots - comme "Pacte de Responsabilité" - et ne pas voir que ces mots sont à des années-lumière de la réalité, c'est confondre le slogan d'un groupe d'intérêts particuliers (en gros, le CAC 40) avec un levier macro-économique.<br />
Anecdote: quelques jours avant la conférence présidentielle, on apprenait que l'Etat allait "investir" rien moins qu'un milliard d'Euros pour "moderniser le Rafale". Car figurez-vous que le "meilleur avion de combat du monde" est obsolète: il n'est pas compatible avec les nouveaux systèmes d'armes développés par Thalès - entreprise dont Dassault est actionnaire à 29,55%. Il est sympa, le contribuable. Il "investit" dans une entreprise infoutue, depuis quarante ans, de développer les bons produits aux bons prix pour les bons marchés, par ailleurs dépassée par la technologie d'entreprises dont elle est partenaire. Pour quel "retour sur investissement"? Des emplois, ne serait-ce que sous la forme d'absence de licenciements? Combien, exactement? C'est difficile à dire, non? Ah putain c'est pas simple, le "socialisme de l'offre"... En tout cas, Dassault Aviation bénéficiera, comme les copains, de l'exonération des charges familiales. Nul doute que sa "compétitivité" en sera "restaurée"... A défaut de restaurer les neurones de ses dirigeants.<br />
Alors, "les mots nous éloignent-ils des choses?". Ben oui, ça arrive assez souvent. Surtout lorsque ceux qui les prononcent s'éloignent de ceux qui, a priori, sont disposés à les écouter. Comme François Hollande avec les gens de gauche.<br />
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See you, guys<br />
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Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-6077420839615768388.post-72955177399644022852014-01-08T00:27:00.000+01:002014-01-08T19:21:09.029+01:00Dieudonné, ou l'intégration chez les dingues<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #990000; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: x-large;"><b>I</b></span>l fut un temps où Dieudonné faisait légitimement rire. Lorsqu'il Elie Semoun et lui jouaient les duettistes - souvenons-nous de cette affiche d'un de leurs spectacles que l'on croisait partout à Paris montrant l'un, Juif, habillé en SS et l'autre, Noir, portant les habits du "Klan", ah</div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmeP_nWm5IZiEppM2m_75OKvr0MsxSL87WZA8nfTP4wuQ3ou783d2NkOlIDs6CJnxiHRMvG7jezZDRVs0awsZLaJaH0yPHZ7Xd2QE165-cQsTgytr3FUEuMWtPVygUhLANuOCmy6YVa6sW/s1600/1177865-1521803.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em; text-align: justify;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmeP_nWm5IZiEppM2m_75OKvr0MsxSL87WZA8nfTP4wuQ3ou783d2NkOlIDs6CJnxiHRMvG7jezZDRVs0awsZLaJaH0yPHZ7Xd2QE165-cQsTgytr3FUEuMWtPVygUhLANuOCmy6YVa6sW/s1600/1177865-1521803.jpg" height="320" width="243" /></a></div>
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ah, j'en pouffe encore - mais pas seulement: ses débuts en solo furent assez prometteurs et, quoiqu'il en soit, installaient l'artiste dans un paysage humoristique des plus ordinaires, j'entends par là: après Raymond Devos le Belge, Guy Bedos le Juif Pied-Noir et Coluche le Rital mais avant Jamel Debbouze le Marocain, Dieudonné s'apprêtait à devenir membre honorable d'une cohorte de "rigolos-pas-Français-pur-porc" réussissant l'exploit de faire s'esclaffer jusqu'au plus obtus des xénophobes "de souche". M'bala M'bala l'ancien Camerounais était bien parti pour bénéficier de cette "filière d'intégration accélérée", qui fait en France concurrence au football ou à l'Armée lorsqu'il s'agit de faire accepter une "différence visible" (et, du coup, la rendre invisible) par le plus grand nombre.</div>
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Cela jusqu'au jour où l'intéressé a littéralement pété un câble. Mis au pilori médiatique pour un sketch pas franchement drôle mettant en scène un rabbin faisant le salut nazi et criant "Isra-heil", Dieudonné s'est soudainement découvert une vocation. Puisque la presse était quasiment unanime à trouver ce sketch de mauvais aloi, c'est bien qu'une limite avait été franchie, qu'une transgression avait été commise. Si personne ou presque n'avait naguère bronché devant l'uniforme SS d'Elie Semoun, c'est sûrement parce que ce dernier est Juif et que selon une règle non-écrite, seul un Juif pourrait se permettre de déconner avec ce genre de symbole. Limites, règles, donc transgression, Dieudonné avait trouvé son truc. Jusque là, même si ça pouvait éventuellement tomber sous le coup de la loi ou susciter des procès, à la limite tout allait bien, le Dieudonné-2.0 aurait pu éventuellement susciter l'intérêt. Un humoriste au rire un peu borderline, mais un humoriste avant tout.</div>
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Seulement voilà: là où "Dieudo" a franchement pris du jeu dans la direction, c'est lorsque l'idée lui est venue d'habiller publiquement le tout d'un voile "politique" naviguant autour du thème des Juifs "banquiers-esclavagistes" et donc exploiteurs et suceurs du sang de ses ancêtres africains. Lorsque les critiques dont il a pu faire l'objet ont pris à ses yeux l'allure d'un "débat d'idées". Lorsqu'il a repris à son compte la fameuse antienne "pour tout ce qui est contre, contre tout ce qui est pour" et s'est découvert une attirance pour l'Iran d'Ahmadinedjad, la Syrie d'Assad ou le Hezbollah. Lorsqu'il s'est, last but not least, auto-proclamé porte-parole d'une obscure minorité plus ou moins silencieuse, opprimée par les "médias sionistes" et présenté en tant que tel aux suffrages des électeurs.<br />
De fait, il s'est trouvé un noyau dur d'inconditionnels mêlant antisémites "de souche" opportunément reconvertis en farouches défenseurs des Palestiniens et soi-disant musulmans issus de l'immigration arabo-africaine, les uns et les autres ayant en commun la haine du "sionisme". Un public qu'il a fallu satisfaire à coups de provocs, de dérapages sciemment construits, genre Faurisson en habits de déporté. Un public qui en redemande.<br />
Passons sur l'énergie que déploie actuellement le gouvernement pour faire disparaître le vilain-pas-beau du paysage, acharnement que la Ligue des Droits de l'Homme considère très justement comme contre-productif: n'eût été la malencontreuse cabriole de Michael Schumacher sur les pentes de Méribel, Dieudonné serait en France le "people" le plus en vue du moment.<br />
Et notons qu'il y a des signes qui ne trompent pas: cela fait maintenant plusieurs semaines que le "ravi" du Théâtre de la Main d'Or fait la "une" admirative de l'hebdomadaire <a href="http://www.rivarol.com/Rivarol.html" target="_blank">Rivarol</a>, journal qui, pour faire court, se situe quelque part entre la droite et l'extrême-droite du FN. C'est un signe car les rédacteurs de cet hebdo en connaissent un rayon côté "antisionisme" et savent à coup sûr distinguer un vrai bouffeur de Juifs, où qu'ils soient et quoi qu'ils fassent ou disent, d'un d'humaniste mou du genou simplement choqué par le sort fait aux Palestiniens. Dieudonné a passé le test avec succès, bon pour le service, le voilà désormais enrôlé du côté des pourfendeurs de l"Anti-France".<br />
Mais ce "signe", en même temps, donne à penser.<br />
D'une part, accessoirement, parce que "Rivarol" ne manqua pas, en d'autres temps, de dire tout le mal qu'il pensait de la décolonisation et tout le bien qu'il fallait penser du régime de l'apartheid en Afrique du Sud. Voilà, aujourd'hui, qu'il se met à encenser un Noir tout noir affublé d'un patronyme tout ce qu'il y a de plus post-colonial. Tout fout le camp, ma pauvre dame.<br />
D'autre part, surtout, parce que comme le disait Desproges, on peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui: faute de quoi ce ne sont pas seulement les limites de l'intelligence que l'on franchit mais aussi, potentiellement, celles qu'on fixe à l'image que l'on veut donner de soi. Naguère, un Dieudonné habillé en "Klansman" provoquait tout autant qu'un Semoun en SS, mais il était entendu que l'homme originaire du Cameroun ne portait pas davantage dans son coeur les Sudistes au crâne pointu que le Juif ne chérissait les défenseurs de la "race supérieure". Désormais, au vu de l'admiration qu'il suscite chez les excités de l'Occident hélléno-chrétien (sic), ce costume ne lui va rétrospectivement pas si mal.<br />
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Dieudonné M'bala M'bala a bien, tout compte fait, suivi une "filière d'intégration accélérée". Mais à un moment, il s'est gouré de porte. Le voilà intégré à une France rancie, aigrie, haineuse, paranoïaque. Il fut un temps où Dieudonné faisait légitimement rire. Mais à l'époque on ne savait pas que c'était avec un n'importe qui, qui finirait par faire n'importe quoi.<br />
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Bonne année à tous, cela étant.</div>
Riwalhttp://www.blogger.com/profile/16465142722203627563noreply@blogger.com1