Un Breton né à Paris, ayant son foyer en Suisse mais expatrié temporairement au Maroc, qui se mêle de ce qui vous regarde. Sans logique aucune, en toute subjectivité.
dimanche 25 juillet 2010
Crépuscule du droit à l'irrévérence?
dimanche 18 juillet 2010
En attendant l'assaut de la Marine
- Le premier, historique, est que le couple ordre/identité n'est pas le seul ressort de la popularité des thèses d'extrême-droite: s'y ajoute la détestation de l'argent-roi et de la corruption. Qu'on se souvienne qu'à l'origine des émeutes du 6 Février 1934, il y a l'affaire Stavisky. La "république des copains et des coquins" risque d'être qualifiée de "gueuse" (glissement du "Canard Enchaîné" à "Rivarol") pour peu que soit manifeste, en temps de crise et de "sacrifices", une collusion entre le pouvoir de l'argent et le pouvoir tout court: nous y sommes avec le feuilleton Woerth-Bettencourt, en attendant que ne se déroule la prometteuse pelote du financement des "micro-partis". La question de l'argent et du pouvoir, qui n'est pas nouvelle, aurait pu rester relativement marginale n'eût été, avec le Sarkozysme, la rupture d'un pacte entre l'Etat et les classes moyennes/moyennes inférieures: le détricotage systématique, au nom de la "réforme", d'un tissu d'emplois publics dont on fustige la redondance et les "privilèges" de ceux qui les occupent.
- Le second, conjoncturel, est l'effacement prévisible de la personne même de Jean-Marie Le Pen. Il ne fallait pas être Paul-le-poulpe, en 2007, pour envisager que sa fille Marine pourrait reprendre son flambeau. Or ce changement de leadership a des conséquences considérables. Grâce à son patronyme, véritable "capital-image" largement nourri par son père au cours des dernières décennies, Marine n'a nul besoin d'en faire des wagons pour stimuler les réflexes xénophobes ou racistes. Elle peut se garder par ailleurs de touiller la marmite de l'Histoire (le "détail") pour rallier les survivants de l'extrême-droite-canal-historique. Ces derniers en seront peut-être un peu frustrés, mais nul risque qu'ils ne quittent le navire en période électorale, ils n'ont pas d'alternative crédible. Dès lors s'effaceront progressivement les preuves d'un caractère sulfureux du vote FN.
Les thèmes de l'immigration, de la sécurité et de l'identité nationale ayant été sciemment - mais vainement - "mixés" par les apprentis-DJ au pouvoir depuis 2007, la marque Le Pen garantissant sur ce "mix" un surcroît d'authenticité, restera à Marine à entonner avec application un "tous pourris/sortons les sortants", ce qu'elle a d'ores et déjà commencé à faire. Dès lors il est assez comique d'entendre des représentants de l'UMP (Juppé, entre autres) s'en prendre à une gauche qui, en fustigeant les dérives ploutocratiques du pouvoir, ferait le "jeu du Front National". C'est vraiment la passoire qui traite le couscoussier d'objet percé, comme on dit en Afrique. Hortefeux, ou Boute-Feu?
Sarkozy a sans aucun doute inversé la pompe à siphonner les voix. Celà étant, la gauche n'a plus le droit de négliger les peurs et l'exaspération des milieux populaires, en deçà ou au delà des questions sociales. Pas sûr que la très floue notion de "care" constitue un étendard très rassembleur. Le "care", nid d'abscons, il va peut-être falloir trouver quelque chose d'un peu plus explicite si on veut résister à l'assaut de la Marine.
See you, guys