dimanche 25 mars 2007

Bayrou et les coprophages

Il y a quelque chose de réjouissant dans la "montée en puissance", réelle ou non, de l'"hypothèse Bayrou": l'onde de choc qu'elle provoque au sein de ces personnages principalement mûs par les vents de l'air du temps, d'où qu'ils soufflent.
Prenez un type comme Jean-Louis Borloo, par exemple. Non que le mouvement dont il a récemment pris la tête puisse constituer un renfort massif pour un quelconque candidat - le Parti Radical Valoisien pourrait tenir ses congrès dans une cabine téléphonique - mais le bonhomme occupe une place à part sur l'échiquier, ayant su développer et cultiver une image "sociale": en gros, on sent qu'il n'est pas forcément à 100% d'accord avec le MEDEF, ce qui dans la Droite d'aujourd'hui constitue une aspérité remarquable. Du coup, son ralliement à Sarkozy, sans être forcément décisif le 22 avril, apporterait une touche d'"humanisme", de "générosité" à la campagne du petit bonhomme de Neuilly.
Oui mais voilà: ça va faire bientôt trois semaines qu'il tergiverse, le Jean-Louis. Qu'il "réserve sa réponse", "pose des conditions". Mettez-vous à sa place, aussi. Et si des fois Bayrou réussissait son pari? Qui est-ce qui aurait l'air con, avec son soutien à Sarkozy? Une belle image d'homme de droite "social" gaspillée pour rien... Et puis il faudrait ramer sévère pour récupérer le coup auprès du Béarnais. Tempête sous un crâne, donc.
Ces hésitations, je les devine aussi taraudant tous ces UDF ralliés à l'UMP en 2002. Je vous fiche mon billet que les coups de téléphone discrets doivent se faire nombreux, ces dernières semaines, sur le thème: "Allô François? Je voulais te dire: tu fais une superbe campagne, vraiment. Si si, j'insiste. Tu me connais: j'ai toujours cru à la nécessité de la diversité au sein de la majorité. On reste en contact, hein?".
Le patron de l'UDF se devrait d'être compréhensif avec ces brebis égarées. Simone Veil, très peau-de-vache, a raconté ("Le Nouvel Observateur", semaine du 8/03/07) qu'en 1995 Bayrou - initialement soutien de Balladur - avait, au soir de la victoire de Chirac au 1er tour, passé un coup de fil chaleureux au vainqueur, histoire de s'assurer un avenir au sein du futur gouvernement. Chirac, grand prince, l'a maintenu à son poste de l'Education Nationale. Comme quoi çà paye, les loyautés successives.
Autres turbulences, à Gauche cette fois: un groupe de hauts fonctionnaires membres du PS, se baptisant eux-mêmes les "Gracques", appellent à la constitution d'un gouvernement d'union UDF-PS. Ben tiens: dans deux cas sur trois, ils sont gagnants.
Si d'aventure Bayrou se faisait élire, on nous dit que cela constituerait un séisme, une recomposition radicale du paysage politique. Moi je crois plutôt qu'on assisterait à un festival de retournements de veste au sein de l'UMP, avec le renfort de quelques technocrates d'Etat qui ne sont au PS que parce qu'il faut bien être quelque part, dans ce métier.
Bayrou se dit prêt à utiliser des compétences "d'où qu'elles viennent": en guise d'"union nationale", je suis convaincu qu'il devra se contenter de l'union de ses vrais fidèles de toujours (pas bien nombreux) et d'une armée de mange-merde prêts à tout pour un maroquin. Et ces coprophages viendront très majoritairement de l'UMP, j'en fais le pari.
A plus tard.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Salut Riwal,
La vie est parfois faite d'incroyables coïncidences...
Hier matin, j'étais à Paris pour mon travail, arrivé à la gare de Lyon je me suis dirigé vers la sortie et au détour d'un coin de mur je suis rentré en collision corporelle(véridique) avec Nicolas le petit écureuil de Neuilly, suivit par 50 journalistes. Nous avons échangé des excuses mutuelles car aucun de nous regardait où il allait! Je lui ai transmis les salutations de la Suisse devant ces 50 journalistes.

Téléphone moi que je te raconte cette incroyable histoire. 079 220 52 53